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Humeur de Frédéric Thévenin – La fin de l’abondance… de lait

Personne ne sait véritablement à quoi faisait allusion Emmanuel Macron lorsqu’il a parlé, durant le conseil des ministres, de « la fin de l’abondance ». Pensait-il à l’énergie ? A l’eau ? Aux matières premières ?

En tout cas, il en est une (de matière première) qui fera l’actualité de cette rentrée : le lait. Entre pénurie, prix trop bas dans les commerces, prix trop bas dans les fermes, il va être au centre de toutes les attentions.

En fait, les opérations ont déjà commencé depuis un petit moment avec des laiteries qui travaillent en Haute-Marne inquiètes de leur approvisionnement en lait pour les fêtes de fin d’année. Contrairement à ce qui est rabâché dans les médias, la sécheresse n’en est pas la première responsable. Il faut davantage se tourner vers des décennies de manque de considération pour ceux qui produisent ce lait et leur disparition un à un sans renouvellement des générations.

Mais, le fait marquant des dernières semaines est que ces mêmes laiteries, face à ce manque, se tournent vers les pays voisins et, notamment, les Pays-Bas. Là-bas, elles achètent du lait à plus de 550 € les 1 000 litres alors qu’en France, elles ne dépassent jamais les 450. Au Luxembourg, le lait payé aux éleveurs est à 600 € les 1 000 litres !

Le paradoxe est là. Les transformateurs achètent du lait 100 € plus cher à l’étranger auxquels il faut ajouter le transport mais se refusent d’augmenter celui des éleveurs français. L’explication est du côté des distributeurs qui, en France, étranglent les laiteries qui elles-mêmes étranglent les éleveurs.

En août, le litre de lait dans le commerce était vendu en moyenne à 1,02 € dans une fourchette de 0,77 à 1,50 soit des prix qui ne permettent pas de payer les éleveurs correctement.

La fédération nationale des producteurs de lait a annoncé que ce combat sera le sien en cette rentrée. Elle ne veut plus aucun lait dans les rayons des magasins à moins d’un euro et annonce des actions fortes. La fin de l’abondance aura, peut-être, le mérite de revoir les priorités de chacun, à moins qu’il ne soit déjà trop tard.

Frédéric Thévenin     

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