Des attaques venues d’ailleurs – L’édito de Patrice Chabanet
Il faudra s’y habituer : les cyberattaques vont constituer l’ordinaire de notre vie. Aucun secteur n’est épargné. Dernière victime : le réseau informatique du Centre hospitalier de Corbeil-Essonnes a été piraté. Ecran noir et retour au papier. Les pirates exigent une rançon de dix millions de dollars.
Cette agression met en lumière la fragilité croissante de nos sociétés. Les terroristes en question n’ont rien à voir avec les fanatiques religieux. Ce sont des as de l’informatique regroupés dans des officines localisées souvent en Chine ou en Russie. Hier, l’attaque s’est focalisée sur un hôpital. Pour le moment, vu le contexte politique international, elle pourrait porter la signature d’un acte politique, dissimulé par la demande d’une rançon.
Demain ? Sans faire preuve d’un catastrophisme primaire, on peut prévoir une densification de ce mode d’action. L’interconnexion des réseaux rend les attaques plus dangereuses et plus massives. Les flux restent à la merci des cyberattaques. Une menace, par exemple, pour la distribution d’eau et de gaz ou encore pour Internet. Sur le plan militaire, les transmissions entre le commandement et les unités sur le terrain pourraient être piratées ou détruites.
A lire l’avis des spécialistes, la meilleure parade reste l’anticipation, avec des processus qui n’ont pas attendu les cyberattaques pour prouver leur efficacité : un contrôle renforcé de l’accès au système et une sauvegarde optimisée des données. Chaque nouveau cas met au jour des failles dans ce qui devrait être une discipline de fer. En l’occurrence, le fer s’est rouillé sous la pression de l’habitude.