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Près de Saint-Dizier, coup de chaud pour les variétés anciennes de fruitiers

Alain Fruchard, président des Croqueurs de pommes, devant un pommier qui donnera des fruits moins gros que les autres années.

AGRICULTURE. Le verger de l’association Les Croqueurs de pommes d’Eurville-Bienville, qui préserve les variétés anciennes, subit également les fortes chaleurs. Pourtant réputés comme plus résistants, ces arbres portent beaucoup de petits fruits.

Depuis la colline d’Eurville-Bienville, qui offre un point de vue sur les arbres de la rocade, il fait chaud. Trop chaud même pour les arbres fruitiers, qui peuplent les 16 ares du verger communal. Des variétés anciennes que l’on dit très résistantes à tout, plantées par Les Croqueurs de pommes qui ont en charge la gestion du site. Mais ici, les arbres souffrent de la “presque” canicule, comme leurs comparses hybrides.

Pour preuve, ce cerisier burlat maigrelet aux feuilles toutes sèches. « Les arbres ont mal vécu la sécheresse. Les variétés anciennes sont résistantes mais il faut aussi qu’elles se régénèrent. Et après plusieurs années avec des coups de chaleur, elles puisent dans leurs réserves, dans le collet, mais donc elles peinent », reconnaît Alain Fruchard, le président de l’association.

Le cerisier burlat affiche sa détresse.

Alors, les arbres opèrent une sélection naturelle et n’alimentent plus de nombreux fruits, que l’on retrouve par terre. Autre conséquence, les fruitiers produisent de petits fruits, bien loin des belles proportions des années précédentes. Cette reinette de Caux a souffert, elle a mal poussé. Les pommes présentent, en effet, des dimensions inférieures à d’habitude. Son voisin se porte mieux. Mais en face, les fruits du pommier tard fleuri affichent un calibre inférieur d’au moins 60 % de sa grosseur habituelle. « Tout dépend des variétés, que ce soit pour les pommiers, poiriers, pruiniers… » Le soleil a également brûlé des fruits,«  ça donne une tache sur la peau ».

Afin de limiter la casse, les membres de l’association ont arrosé, tous les 15 jours, une partie des arbres, ceux qui sont palissés. « On leur mettait une bonne dose mais ils ont manqué d’eau, le résultat n’est pas là ».

Attaque de papillons

Le carpocarpse fait de vilains dégâts dans les fruits.

Les fruitiers ont également subi l’attaque du carpocarpse ; un papillon dont la larve entre et se nourrit de l’intérieur du fruit. Il en résulte une sorte de sciure quand on ouvre le fruit. Un trou se remarque généralement sur la peau. « Le papillon sort la nuit, quand il fait 15 degrès, pour pondre. Comme il y a eu beaucoup de nuits chaudes, on va se retrouver avec trois générations cette année. La larve attaque le fruit et accélère le murissement », déplore Alain Fruchard. Dans le verger, nombreuses sont les pommes et poires touchées par cette larve de papillon.

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Au final, la seule qui s’en sort bien, dans le verger, c’est la vigne, avec de grosses grappes bientôt arrivées à maturation. « Ce sont des cépages haut-marnais, on les a bien taillés plusieurs fois, tout en laissant des feuilles pour l’ombrage ». Elles donnent, que les grains soient noirs ou blancs. 

Les cépages haut-marnais apprécient le climat sec et très chaud de cet été. Les grains, presque sucrés, atteindront bientôt leur pleine maturité.

Face à pareil constat, les variétés anciennes représentent-elles toujours un intérêt ? « Oui, parce qu’elles sont moins susceptibles d’être attaquées, elles sont moins touchées par les maladies. Et puis, il y a aussi le goût. On sait désormais créer de nouvelles variétés résistantes mais elles n’ont pas de goût, ça sert à quoi ? », répond le président.

Des jus devraient être élaborés avec les fruits du verger communal, l’occasion de découvrir les saveurs qui le composent.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Au verger

Le verger communal a été créé en 2011 et compte 217 arbres fruitiers. Ont été plantés 88 pommiers, 47 poiriers, 17 pruniers, 17 cerisiers et 48 pieds de vigne. Ces variétés dites anciennes sont datées entre 1700 et 1800. En 2019, un local a été construit sur le site afin d’effectuer à l’abri des démonstrations de greffe pour le grand public.

Les fruits seront de plus petite taille cette année.

En 2021, le verger s’est agrémenté d’une petite pépinière, où cinquante greffes en écusson et en chip budding (technique de greffe de bourgeon) ont été réalisées. 

L’association travaille sur des plantations de variétés anciennes avec les communes intéressées. Elle est aussi souvent présente dans les fêtes liées à l’agriculture, afin de présenter son travail et de recruter de nouveaux membres.

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