Ligne blanche – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le Tour de France 2022 comptera une ligne blanche, même si le Français Romain Bardet vient finalement la combler. Nairo Quintana vient d’en être disqualifié. Dopage ? Ne prononcez surtout pas ce mot, il n’apparaît à aucun moment dans les motifs de l’exclusion du Colombien, sixième cette année de la compétition.
Ici, l’Union cycliste internationale nous parle d’« infraction médicale ». A savoir infraction à l’interdiction d’utiliser en compétition le tramadol, un puissant antidouleur banni de la course en 2019 par l’UCI, notamment pour ses effets secondaires, mais paradoxalement autorisé par l’Agence mondiale antidopage.
Alors pas de mauvais procès hein ! Oubliez les raccourcis faciles ! D’ailleurs, Quintana a dix jours pour faire appel et, en attendant, peut continuer à courir.
Depuis la fameuse affaire Festina en 1998, plane en permanence sur la Grande boucle le spectre du dopage. A l’insu du plein gré des coureurs ? Bien sûr, voyons !
Même si un travail titanesque a été réalisé depuis des décennies, notamment par les organisateurs du Tour, pour mettre hors-jeu les tricheurs, on se doute bien que ces derniers ont encore de la ressource. Sans doute ne s’injecte-t-on plus aujourd’hui directement la potion magique. Mais plus probablement contourne-t-on les règlements, en restant toujours à la limite. Un peu comme ces sportifs, nombreux, très nombreux, qui subitement semblaient souffrir d’asthme et avaient trouvé dans le salbutamol cette belle excuse pour ne pas être rattrapé par la patrouille…
Alors dopage pour Quintana ? Sûrement que non. Mais des règles pas respectées, l’exclusion qui va avec et, forcément, dans l’esprit du grand public, une suspicion dont on se serait bien passé, une fois de plus.