Ils ont trouvé leur paradis à côté de Chaumont
Portrait. Après avoir habité en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, aux Bahamas, en Oman, en Bosnie, au Kosovo, au Japon ou encore aux Pays-Bas, Jason et Nancy Harmer ont trouvé leur havre de paix à côté de Chaumont, à Cirfontaines-en-Azois.
« L’atmosphère est tellement différente ici. L’air est frais, l’eau est pure et la forêt nous offres un espace d’escapades. Je descends au bord de la rivière pour prier et méditer. Où est-ce qu’on peut faire ça ? Nulle part ailleurs », complimente Nancy Harmer, habitante de Cirfontaines-en-Azois depuis 2007. Avec son mari, tous deux anciens pilotes d’hélicoptère, ils ont habité, voyagé et survolés de nombreux pays, pour finalement trouver leur paradis à côté de Chaumont.
« C’est paisible et tranquille », apprécie Jason Harmer. Pour lui, la vie dans ce petit village fut même une renaissance. Diabétique, c’est ici qu’il a dit adieu à sa maladie. « Quand je suis arrivé j’étais déjà diabétique et, avec les viennoiseries, ça s’est empiré ! Je suis allé voir le médecin et il m’a donné des médicaments, mais je suis persuadé que c’est aussi grâce à une meilleure qualité de la nourriture. En allant à la ferme chercher le lait, la viande ou encore les œufs nous avons la meilleure qualité de produits. » En trois mois, il a ainsi perdu 30 kilos.
« Un vrai sens de la communauté »
Au-delà de ce cadre de vie, le couple américano-britannique apprécie la chaleur humaine se dégageant du village à proximité de Chaumont. « Contrairement aux autres endroits que nous avons habités, ici il y a un vrai sens de la communauté. Tout le monde se dit bonjour, s’invite pour l’apéro et le dîner », raconte Nancy Harmer. Son mari ajoute une précision linguistique : « l’apéro dînatoire » !
L’ancienne pilote confie : « dans les autres pays où nous avons habités, particulièrement aux Etats-Unis, nous ne connaissions pas nos voisins ». Jason Harmer estime même que « si dans le reste du monde on pouvait avoir le sens de la communauté comme ça, les choses iraient beaucoup mieux ».
Un bonheur qu’« on aime partager »
Depuis leur arrivée à Cirfontaines-en-Azois, plus de stresse ni de craintes. Nancy Harmer se rappelle de l’insécurité qu’elle ressentait à cause de l’autorisation du port d’arme aux Etats-Unis. Une peur aujourd’hui oubliée. « Ici, je ne m’inquiète plus à propos de la criminalité. » A la place, elle profite pleinement « de la beauté de la nature et des paysages », que ce soit en les peignant sur des toiles ou en se baladant à vélo.
Cette paisibilité et ce cadre de vie, le couple « aime les partager ». Ils le font avec des pèlerins traversent la voie Francigena, des globe-trotteurs faisant du Workaway – un réseau mondial mettant en relation des voyageurs prêts à donner un coup de main avec des hôtes-, ou encore avec des réfugiés ukrainiens. « Quand je raconte tout ça à mes amis américains, ils n’en reviennent pas et me demandent si je vérifie le passé des gens que nous accueillons », raconte l’ancienne pilote qui fonctionne uniquement à la confiance.
Julia Guinamard
Un paradis pour touristes sous exploité
Pour le couple de retraités, la Haute-Marne a de quoi attirer foule de touristes avec un peu plus de communication. « Les liens entre la Haute-Marne et les Etats-Unis pourraient ramener beaucoup de touristes », soutient Jason Hamer. Il fait ainsi particulièrement référence à l’histoire des deux guerres mondiales et à celle de la base aérienne de Chaumont-Semoutiers, qui a accueilli des troupes américaines jusqu’en 1967. Il estime que beaucoup d’Américains sont en quête d’histoire, du passé de leurs aïeuls venus en garnison ou combattre en France. Il évoque également l’idée de croiser cette histoire commune avec la littérature, par le biais du livre de Mission de nuit sur la France, se déroulant à Chaumont et écrit par l’américain Richard Bach, connu pour son ouvrage Jonathan Livingston le goéland.
« Le meilleur secret gardé de France »
Installés depuis 2007 dans une maison aux charmes typiquement français, la Haute-Marne est venue d’elle-même au couple américano-britannique. « C’était de la chance », remercie Jason Harmer. Après avoir sillonné le monde, ils se sont mis à la recherche de la maison idéale pour leur retraite. Devant les prix exorbitant de l’immobilier au Royaume-Uni, et se souvenant de leur lune de miel à la découverte des châteaux de la Loire, ils se sont demandés : « Pourquoi ne regardons-nous pas vers la France ? »
Ils ont commencé par s’intéresser au Sud et aux régions touristiques. Néanmoins, ces zones étaient soit trop éloignées de Paris, soit trop chers pour avoir la maison avec les boiseries et parquets qui les faisaient rêver. Ils ont alors tracé un cercle autour de la capitale et sont tombés sur la maison espérée à Cirfontaines-en-Azois. « Nous sommes venus visiter la maison et Nancy en est tout de suite tombée amoureuse. » Un heureux hasard leur ayant fait découvrir ce qu’il qualifie aujourd’hui de « meilleur secret gardé de France ».