Mathons : un tel drame ne peut pas s’oublier
Une stèle rappelle en forêt de Mathons la tragédie vécue par ce village en août 1944. Si les témoins sont de moins en moins nombreux, la cérémonie organisée dimanche 7 août devant cet édifice montre que le souvenir de ce drame ne s’éteint pas.
Le 10 août 1944, alors que les troupes alliées se rapprochaient de la Haute-Marne, un groupe de résistants de la région qui s’était réfugié dans la forêt proche de Mathons, village du canton de Joinville, a été encerclé par un millier de soldats allemands. Si quelques-uns ont réussi à passer à travers les mailles du filet, quatre d’entre eux ont été interceptés et fusillés sur place sans jugement.
Ils s’appelaient Gabriel Sanrey, Maurice Launois (le plus âgé, 26 ans), René Jakubas et Serge Kervaire. Après avoir rappelé que ces quatre jeunes du village sont morts pour la France, les personnalités qui ont déposé la gerbe ont également rendu hommage à Bernard Douillot, un enfant tout juste âgé de 10 ans, abattu le 11 août près de la ferme de ses parents. Son nom figure aussi sur la stèle, en dessous des quatre fusillés, avec la mention “Victime de guerre”. Avant de commémorer ce souvenir devant la stèle, de nombreux fidèles de la communauté paroissiale, des représentants des associations patriotiques du canton et du Souvenir français, Bertrand Ollivier (conseiller départemental), le premier adjoint au maire de Mathons ainsi que onze porte-drapeaux ont assisté à l’office religieux célébré en l’église du village par le père Guy Voluchenèdre.