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ALAIN FOUROT
Posté le mercredi 03 août 2022 - 07:23
Un travail payant

Eau potable : de quoi boire jusqu’en octobre

Le lac de La Mouche n’a jamais été aussi bien rempli en cette période. C’est la principale ressource en eau potable pour 23 000 habitants.

Sécheresse. Dès mars, le syndicat mixte de production d’eau potable alertait Voies navigables de France sur la nécessité de préserver le lac de La Mouche, principale source d’approvisionnement pour 23 000 habitants. Un travaille payant qui permet de voir jusqu’en octobre.

Le principal distributeur d’eau potable de l’arrondissement de Langres peut passer l’été sereinement. En effet, le Syndicat mixte de production d’eau potable (Smipep) a à sa disposition un plus de 2 millions de m3 d’eau à sa disposition. Et cela grâce à un travail de partenariat avec Voies Navigables de France (VNF) qui ont en charge la gestion des lacs-réservoirs du Pays de Langres.

Les premiers symptômes d’une sécheresse se sont fait jour au printemps. «A notre demande, nous les avons rencontrés fin mars. On voulait faire le point avec eux sur les capacités de ressource des lacs. Et on s’est mis d’accord sur un mode de fonctionnement», rappelle Eric Blanchard, directeur du Smipep.

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Le syndicat alimente en eau potable 43 communes de l’arrondissement pour environ 23 000 habitants. Il fallait donc s’assurer qu’il n’y aurait pas de pénurie. Le Smipep produit de l’eau potable à partir de pompage sur les lacs de Charmes, La Liez et La Mouche. Le partenariat noué avec VNF vise à préserver au maximum le lac de La Mouche. Son eau est moins turbide, plus facile à traiter que celle de Charmes et de La Liez.

Au départ à Charmes

«On s’est concentré sur Charmes dans un premier temps. Mais début juin, la qualité de l’eau s’est dégradée et il fallait changer nos filtres très régulièrement», rappelle Eric Blanchard. A partir de ce moment, le Smipep a donc commencé à pomper l’eau de La Mouche, depuis la canalisation Mouche-Liez dont la sortie est située au pied du barrage du lac de La Liez. «On s’est mis d’accord sur les volumes. Il nous faut un minimum de 150 litres par seconde», indique Eric Blanchard. Le lac de La Mouche avait en milieu de semaine dernière près de 2,8 millions de m3 d’eau disponible, soit la moitié de sa capacité. Il suffit de regarder le niveau de Charmes ou de La Liez pour se rendre compte qu’il a été préservé pour l’eau potable. «Nous avons réduit les lâchures du lac de La Mouche ainsi que pour l’alimentation du bief du moulin», indique Gérard Carbillet, adjoint au responsable de l’Unité territoriale d’itinéraire du canal Entre Champagne et Bourgogne.

Début juillet, la préfecture convoque une réunion afin de faire le point sur les disponibilités en eau potable. «On a alerté la préfecture qu’il devenait urgent de fermer le canal pour préserver les lacs, sinon on allait au-devant de problèmes», souligne Eric Blanchard. Ce qui sera fait jeudi 28 juillet.

Nouvelles ressources

Aujourd’hui, le Smipep a une visibilité jusqu’à fin octobre avec «zéro précipitation». «On a l’esprit serein. Nous avons de l’eau en quantité et de bonne qualité qui ne demande pas beaucoup de traitement», déclare Eric Blanchard.

Déjà le Smipep est sollicité par des communes en difficulté comme Celles-en-Bassigny qui a déjà pris 60 m3 pour renforcer son château d’eau.

«A l’avenir, il nous faudra trouver de nouvelles ressources, d’autant que plusieurs communes nous sollicitent. On doit prochainement rencontrer le maire de Jussey dont la commune compte 1 800 habitants», fait remarquer Jacky Maugras, président du Smipep. Une étude est d’ailleurs en cours. Un premier rendu a identifié cinq à six points de forage possible.

Le réseau du Smipep et ses 200 kilomètres de canalisations montre toute sa pertinence lorsque la situation est tendue.

Ph. L.

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