Kader Rahim « Le sentiment du devoir accompli »
Dans une saison forte en émotions, le Bragard Kader Rahim vient de qualifier son pays, l’Algérie, pour la coupe du monde, lors de la coupe d’Afrique des nations, avec une cinquième place arrachée de haute lutte.
Du 11 au 18 juillet, en Egypte, lors de la coupe d’Afrique des Nations, le Bragard Kader Rahim et les Algériens se sont inclinés contre la Guinée, en ouverture (28-22). Ils ont fait face à de nombreuses absences sur blessures, se sont inclinés en quart de finale contre le futur vainqueur égyptien (34-19), avant de dominer le Gabon (25-23). Puis de remporter in extremis les deux derniers matches, aux penalties, contre la RD Congo (40-39), puis une revanche contre les Guinéens (27-26).
« Entre la Covid et les problèmes géopolitiques, nous avons enchaîné les Jeux méditerranéens puis la CAN qui se dispute habituellement en janvier en même temps que l’Euro. Juste après la fin du championnat de France avec Dunkerque, nous sommes partis en stage en Italie, avant les deux compétitions internationales », résume le Bragard de 32 ans, qui a disputé soixante matches en 2021-22. « Du coup, nous n’avons pas pu faire de rotation. Nous avons vraiment arraché la qualification au courage dans cette CAN, l’épreuve la plus dure depuis bien longtemps. Je suis vraiment très content car on revient de loin. »
« Les salles étaient remplies » en Algérie
Ce dernier pense au succès contre les Congolais. « Nous gagnons aux penalties, après 80 minutes de jeu. C’est un miracle que je ne me sois pas blessé. Sur les feuilles de match, nous ne pouvions mettre que treize noms au lieu de seize. Nous avons joué toute la compétition à sept éléments. » L’essentiel est acquis pour les Algériens avec Rahim qui disputera sa quatrième coupe du monde, dans une poule avec l’Allemagne, le Qatar, la Serbie, en janvier 2023. Quant aux Jeux méditerranéens, à la maison, avec une sixième place sur dix équipes d’un tournoi remporté par l’Espagne, ils ont constitué une bonne préparation pour la prochaine CAN. « On a fait des tests et cela a payé. Les salles étaient remplies, contrairement à la CAN, en Algérie, où l’accès était gratuit. Peu importe le sport, il y a toujours un engouement. Même si je n’étais pas capitaine, j’étais un leader. »
Le plus difficile a été l’enchaînement des matches. « Nous avons joué cinq ou six matches en sept ou huit jours en Egypte. Comme aux Jeux méditerranéens. Certains joueurs étaient déçus de cette cinquième. Il faut apprécier et c’est même mieux qu’une médaille vu les circonstances difficiles. »
« Je m’entretiens physiquement »
Concernant son avenir, Kader Rahim a eu « des offres en France et à l’étranger », mais il se donne le temps de la réflexion.
« C’est un choix de vie, de famille. A moi d’avoir le corps prêt quand un club fera appel à moi, comme il y a cinq ou six ans. C’est pour cela que je m’entretiens physiquement, avec pourquoi pas des entraînements en France dans un club », conclut Kader Rahim.Le Bragard est satisfait de sa saison. « Je suis parti la tête haute de Dunkerque. Beaucoup ne voulaient pas que je parte, je qualifie l’Algérie à la coupe du monde. C’est le sentiment du devoir accompli qui domine. Mon dernier objectif sera les JO, à Paris, en 2024, la seule compétition que je n’ai pas encore disputé. »
Nicolas Chapon
n.chapon@jhm.fr