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Sécheresse : les agriculteurs haut-marnais entrent dans le rouge

La sécheresse a transformé les pâtures en paillasse dans une grande partie de la Haute-Marne.

Sécheresse. L’absence de pluies et les grosses chaleurs pénalisent fortement les éleveurs du département et les récoltes d’automne. Le pire se vit actuellement sur les maïs alors qu’ils constituent la ration de base de nombreuses exploitations. Etat des lieux. 

Tant bien que mal, en dépit de la sécheresse qui s’impose depuis avril dernier, la moisson en Haute-Marne est terminée avec des résultats « corrects » et des prix très fluctuants mais rassurants pour compenser la hausse des charges. Mais, pour l’avenir, les craintes sont grandes pour les éleveurs et pour les cultures qui se récoltent avant l’automne.

Jean-François Ferrand, responsable de la collecte chez Sepac Compagri, explique que « les grandes chaleurs et l’absence de pluies touchent pleinement les espèces estivales qui seront récoltées dans un mois ». Il pense au tournesol, au soja et au maïs dont la récolte est désormais prévue pour la mi-août.

Des récoltes dégradées

Il le dit : « Pour toutes ces espèces, les récoltes s’annoncent compliquées et dégradées ». Le pire est attendu au niveau des maïs. Impossible pour beaucoup d’aller jusqu’à la production de grains et, pour l’ensilage, la quantité et qualité ne seront pas au rendez-vous.

La sécheresse a transformé les pâtures en paillasse sur une grande partie de la Haute-Marne.

Selon les techniciens, la température optimale pour le maïs est de 31°C. Au-delà, la croissance diminue et passé 35°C il peut y avoir de gros dégâts. La fécondation diminue de 50 % ce qui entraîne des avortements des grains.

Or, en Haute-Marne, la plante est en souffrance. Les feuilles se replient sur elles-mêmes pour ne pas brûler leur épiderme. Pénalisé par le manque d’eau en cette période critique de floraison, les épis sont petits voire inexistants avec une perte de rendement de 30 à 50 % et de qualité de 80 %. De plus, les rendements en paille sont très mauvais et avec la problématique maïs, les rations de bas vont être complexes à établir.  

Baisse de la production de lait

Toujours pour les éleveurs, les pâtures transformées en paillasses désolent. Il faut déjà tirer sur les stocks qui, heureusement, étaient importants grâce aux récoltes de l’an dernier. Par contre, la fenaison 2022 a été décevante avec, selon Jean-François Ferrand, un manque de 20 à 40 % de matière sèche. La qualité est là mais pas la quantité.

Le sommet de la désolation est l’obligation pour certains éleveurs d’abreuver leur cheptel dans des parcelles faute d’eau dans les puits ou dans les cours d’eau. La démarche est chronophage, épuisante et très coûteuse étant donné le coût des carburants.

La sécheresse a transformé les pâtures en paillasse sur une grande partie de la Haute-Marne.

Enfin, étant donné que la température idéale d’une vache est de 10°C, forcément, à 30, 35 ou 40°C, la production laitière baisse de 10 %. Rien de très rassurant pour les laiteries qui cherchent désespérément du lait sans vouloir le payer pour autant.

Le seul espoir dans les fermes réside dans l’arrivée de pluies conséquentes pour semer des cultures intermédiaires d’automne et renforcer les stocks. Il en va ainsi pour le semis des colzas. En agriculture, les récoltes de demain se décident aujourd’hui.

Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

Le tournesol dans une phase cruciale

Alors que sa présence en Haute-Marne ne cesse d’augmenter pour compenser la disparition du colza, le tournesol est entré dans une phase cruciale. La fleur est plus résistante que celle du maïs mais, à partir de 38°C, elle commence à souffrir d’autant plus que l’air chaud qui circule est très néfaste. Le vent a un effet sèche-cheveux, augmente la transpiration végétale et dessèche tout.

Une diminution de la récolte serait une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs mais aussi pour les consommateurs dans le contexte de pénurie liée à la guerre en Ukraine.

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