Trois questions au président de la Ligue de protection des oiseaux
Le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne évoque la situation des hirondelles, une espèce protégée depuis 2009.
Quelle est la situation dans le département ?
Il existe trois espèces d’hirondelles en Haute-Marne : la rustique, qui niche à l’intérieur, celle de fenêtre et celle de rivage, présente à Saint-Dizier au quai Berthelot. A Eclaron, il y a une belle population d’hirondelles. Depuis quinze ans, les effectifs ont baissé de 40 %, en raison principalement de la chute des ressources alimentaires, 50 % des insectes ont disparu ; de la destruction des nids ; et de la rénovation des bâtiments qui supprime les ouvertures. Pour rappel, une destruction de nid est punie par la loi de trois ans de prison et de 150 000 € d’amende.
Comment les attirer chez soi ?
Attirer des hirondelles dépend du milieu où l’on vit et donc de la collectivité. Les pâtures, les bocages permettent à ces migrateurs de se nourrir. Il faut aussi que la ville ou les agriculteurs n’utilisent pas de pesticides. Si vous tenez toutefois à leur préparer le gîte, les particuliers peuvent poser un nid artificiel mais aussi tenir à disposition des oiseaux des copeaux de bois, de la paille, de la boue. On peut créer une petite mare. Il est bien également de laisser de la végétation sauvage. Les fleurs vont attirer les insectes et donc les oiseaux. Quant aux dégâts causés par les fientes des animaux, je conseille de mettre des planchettes, à 10 cm sous les nids.
Comment retrouvent-elles les nids ?
Pour l’instant, les scientifiques n’expliquent pas comment les hirondelles savent, après leur retour d’Afrique, qu’il y a des nids dans tels endroits. Il faudrait baguer les oiseaux pour savoir si ce sont les mêmes qui reviennent. Et puis, seule une hirondelle sur quatre revient de son périple. Mais on a observé qu’avec le réchauffement climatique, quelques-unes ne partent plus.