Il était temps – L’édito de Christophe Bonnefoy
On l’attendait, elle ne venait pas, on en était arrivé à désespérer, même si une victoire française n’allait bien sûr pas changer la face du monde. Du Tour, plus précisément, d’ores et déjà joué depuis quelques jours, sauf accident sur ces deux ultimes étapes. C’est fait ! Laporte a passé la ligne d’arrivée en tête à Cahors.
Ce n’est pas forcément lui qu’on imaginait voir lever les bras au ciel sur cette 109e édition même si, précisément sur le parcours de ce vendredi, la victoire était promise à un sprinter. Qu’il est, plus qu’un grimpeur ou un rouleur. Christophe Laporte, 79e au classement général au départ de Castelnau-Magnoac, a mis un peu de bleu, blanc et rouge sur ce Tour passionnant, mais que les coureurs français n’avaient pas encore vraiment marqué de leur empreinte. Et pourtant… Les Gaudu, Bardet, Madouas et Pinot sont dans le top 15 au classement général et ont même caressé l’espoir, pendant ce mois, de finir sur le podium à Paris. Et, éventuellement, aussi, de remporter une étape. Mais finalement, on retiendra peut-être de ce Tour de France que ceux qui pouvaient prétendre à de grandes choses terminent, au mieux, au pied du podium, tel Romain Bardet. La plus mauvaise place. Et que Christophe Laporte aura peut-être été le seul cette année à offrir la victoire d’étape à notre pays. D’un côté, les espoirs déçus, de l’autre, la réalité d’une ligne passée en tête.
Par la même occasion, cette victoire française est le fruit d’un magnifique travail d’équipe – celle de la Jumbo, à laquelle appartient le très probable vainqueur du Tour, Jonas Vingegaard – et particulièrement d’un Wout van Aert qui a sué ce vendredi sang et eau pour faire de Laporte le vainqueur du jour. Chapeau bas.