Saint-Dizier. Jean-Paul Penin distingué pour son opéra « L’Île »
MUSIQUE. Le Bragard Jean-Paul Penin a reçu le prix de l’Académie de Marine 2022 pour l’opéra qu’il a composé, sur un livret de Françoise Kerymer, et qui rend hommage aux sauveteurs en mer. La première fois qu’une distinction de l’Académie de Marine récompense une œuvre musicale.
Jean-Paul Penin est un nom bien connu à Saint-Dizier. Chef d’orchestre, compositeur, le Bragard a été lauréat de la fondation Fulbright à San Francisco, assistant d’Alain Lombard à l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, puis de Lorin Maazel à l’Opéra de Vienne. Plusieurs de ses enregistrements sont des premières mondiales : Berlioz, Beethoven, Chabrier…
L’hommage aux marins
Ces dernières années, ses créations ont été nombreuses. « Une commande et une création du festival de musique de chambre de Corée du Sud en 2018, pour le festival de Sanary en 2021, une sonate pour clarinette, une sonate pour alto, une suite française pour hautbois… », énumère-t-il. Et, en 2020, un opéra intitulé L’île. Le 17 juin 2022, cet opéra a été distingué par l’Académie de Marine, au cours de la remise de ses prix. « C’est la première fois que l’Académie couronne une œuvre musicale », se réjouit Jean-Paul Penin.
A travers cette œuvre, le chef d’orchestre souhaitait rendre hommage et saluer le courage de « tous les marins qui sauvent », mais également défendre certaines valeurs importantes à ses yeux : « la solidarité entre les êtres, le respect de la mer, la puissance de la musique et transmission entre les générations ». Une phrase du roman de Françoise Kerymer illustre bien cette volonté : « La monde a tant besoin de tendresse et de beauté ».
L’histoire d’une œuvre
La musique de Jean-Paul Penin, sur un livret de Françoise Kerymer, est inspirée du roman de cette dernière : “Trois éclats toutes les vingt secondes”. « Il s’agit d’un huis-clos entre cinq personnages », raconte le chef d’orchestre. La jeune citadine Emma et son fils Camille. Louis-Camille, un jeune musicien solitaire, qui a choisi de se retirer de tout. Armelle, une restauratrice au grand cœur. Et Ronan, un marin aussi rugueux que son île. Comme l’explique le compositeur, « les espoirs de ces cinq être ballotés par la vie, s’entrechoquent, s’attirent et se découvrent. » Illustration parfaite avec le point culminant de l’opéra, où les pires dangers sont affrontés et des vies sont risquées.
En dehors des protagonistes, la mer joue également un rôle très important, tel un personnage à part entière.
Des mots de Jean-Paul Penin, la musique, constante en permanence avec le texte, « dépasse le sens des mots, en illustre l’esprit et leur donne une dimension universelle ». Pour ce faire, l’artiste a choisi délibérément de renouer aux années trente : Dukas, Messiaen, Ravel, Poulenc… Une façon de capter les vibrations de la vie, « des plus agréables aux plus puissantes, aux plus tragiques ».
Mission accomplie.
Louis Vanthournout