Excitant – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est sympa de voir souffrir les autres. On pourrait même pousser jusqu’à dire que ça fait du bien ! Enfin… disons plutôt que les coureurs du Tour de France, dont on se demande comment ils arrivent à passer de véritables murs à la seule force des mollets, nous offrent un tel spectacle, qu’ils ne peuvent qu’enflammer les foules. Dont on peut faire partie, même devant son petit écran.
Quand les champions font en sorte de ne pas rendre la compétition linéaire, jouée d’avance, presque comme déjà programmée, ça n’en est que plus excitant. Alors les regarder souffrir, oui. Parce qu’ils le veulent bien, oui. Parce qu’ils aiment ça, oui. On adore. On espère ainsi que le temps des Armstrong et autres tricheurs professionnels est loin. Très loin. Et que le panache est enfin redevenu l’essence même du cyclisme. Juste le panache. Sans aide artificielle.
En tout cas, la bataille que se mènent désormais Pogacar et Vingegaard augure le meilleur, jusqu’à la fin de la compétition. Tout comme il est extrêmement plaisant de voir se distinguer les Bardet, Pinot, ou Gaudu. Un podium à Paris ? Ça n’est pas du domaine de l’impensable, même si aucun Français n’a encore remporté d’étape sur cette édition 2022. Un combat acharné dans les Pyrénées ? Montagne et chaleur combinées devraient rendre la course encore plus passionnante, avec ses coups de bluff, ses défaillances et des exploits sortis parfois d’on ne sait où.
Comment savoir qu’un Tour de France restera comme un grand cru ? Quand on est incapable d’affirmer à la fin de la quatorzième étape qui sera le vainqueur à l’arrivée sur les Champs-Elysées. C’est le cas. Suspense à tous les étages.