Félix Biet, une mission au sommet
Ces illustres inconnus langrois. Denis Diderot, Jeanne Mance, Michel-Henry… De nombreux Langrois ont marqué l’Histoire et acquis une immense notoriété. Mais d’autres, souvent méconnus des Lingons eux-mêmes, se sont illustrés en toute discrétion dans leur domaine. Ce sont les illustres inconnus de Langrois. Aujourd’hui, Félix Biet.
Terre d’un évêché longtemps l’un des plus puissants de France, Langres fut une grande pourvoyeuse de prélats catholiques, tel Mgr Félix Biet, à la fois entomologiste et ecclésiastique missionnaire, qui fut le premier à implanter la croyance du Christ au Tibet. Félix Biet est né à Langres le 21 octobre 1838. Il est permis de supposer qu’il a intégré le séminaire lingon puisqu’il est ordonné prêtre en 1864. Il rejoint alors les Missions étrangères de Paris.
Sa première mission lui est donnée dès 1864 : évangéliser les terres du Tibet. Arrivé à Bonga en mars 1865, Félix Biet est confronté à l’hostilité des dirigeants, qui voient d’un mauvais œil la remise en cause de leur autorité spirituelle. Le Père Biet, scientifique de formation, ne gagne guère en réputation en explicitant des phénomènes dont les lamasseries se servaient pour impressionner les touristes.
Une contribution entomologique estimée
Comme le relate à l’époque La Croix de La Haute-Marne, le père Biet est séquestré durant l’automne 1865. Il prend la fuite et s’établit, début 1866, à Yerkalo. Il fonde alors la première paroisse catholique tibétaine de l’Histoire. Son travail est récompensé en 1878, lorsque le Vatican le consacre évêque in partibus du Tibet. Il y reste jusqu’à la fin du siècle, avant de rentrer en France en raison de sa mauvaise santé. Il meurt le 9 septembre 1901.
Parallèlement à sa carrière ecclésiastique, Mgr Biet a profité de sa mission au Tibet pour y assouvir son goût de l’entomologie. Il découvre ainsi trois nouvelles espèces de papillons.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr