Un babil mélodieux dans le jardin : celui du Serin cini
NATURE. Le Serin cini (Serinus serinus) est le plus petit passereau de l’ordre des Fringillidés en Europe. Il se présente parfois au jardin afin d’émettre un babil très soutenu, agrémenté de trilles occasionnels voisins de ceux de son cousin le canari.
Le Serin cini est seulement long de douze centimètres car sa queue est courte. Il est trapu, avec une grosse tête, tandis que son bec conique est très court. Le mâle a le front, les sourcils, la gorge, la poitrine jaune vif, notamment en période nuptiale, couleur émaillée de zones gris-beige nuancé d’olive. Le jaune du croupion n’apparaît qu’en vol.
Le dos et le haut des ailes du Serin cini sont verdâtres à gris-beige, nettement striés de brun dans leur longueur. Les plumes de la queue et de l’extrémité des ailes sont noirâtres, émaillées de liserés ou d’ourlets clairs, avec des barres alaires blanchâtres à jaunâtres selon les spécimens. Ses flancs blanchâtres sont striés de noir.
La femelle est davantage rayée que le mâle, son dessous est plus gris, son dessus plus brun. Le juvénile est très rayé de brun chamois plus foncé, avec barres alaires roussâtres et croupion brun pâle. Son dessous teinté de roussâtre est strié. Aucune confusion n’est possible avec d’autres jeunes Fringillidés si on envisage la morphologie du bec.
Adulte, le Serin cini peut être confondu avec le Tarin des aulnes et le Bruant jaune. Son vol est rapide et onduleux, il s’organise en circuits lors de la période nuptiale, avec émission de gazouillis rapides. Il chante surtout en période de reproduction, depuis la cime d’un arbre, perché sur une ligne électrique ou une antenne de télévision. Il émet alors un babil mélodieux soutenu et pressé, cliquetant et grinçant, ponctué occasionnellement de trilles de canari. Son espérance de vie est de huit à dix ans.
Le Serin cini est anthropophile
Le Serin cini habite les parcs et jardins, les cimetières, les vergers, les vignobles, la lisière des bois, les boisements clairs, les pinèdes, près des lieux habités car il est anthropophile.
Migrateur partiel, sa répartition est irrégulière après les migrations d’automne durant lesquelles sa population se renforce d’individus des Pays-Bas et d’Allemagne. Les Serins cini du Nord de la France se déplacent vers le Midi, la Corse ou l’Espagne ; ils recherchent les graines des champs. Les populations méridionales sont sédentaires.
La reproduction s’étale d’avril à juillet avec deux couvées : la femelle élabore le nid dans un arbre ou un arbuste, à deux mètres du sol. Il s’agit d’une coupe profonde constituée de brindilles, de mousse et d’herbe, dont l’intérieur est tapissé de duvet végétal. Elle y dépose trois à quatre œufs d’un blanc bleuté, légèrement tacheté de brun, qu’elle couve seule près de deux semaines.
Les poussins sont nourris par le couple durant une quinzaine de jours, au moyen de graines et d’insectes régurgités. Après l’envol, les juvéniles demeurent dépendants une dizaine de jours. Cette espèce monotypique ne possède aucune variété.
En France, cet oiseau en déclin est classé en état de préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
De notre correspondant
Patrick Quercy