Les abandons de chiens s’enchaînent
Au refuge du Relais des animaux, à Valdelancourt, les abandons de chiens s’intensifient depuis déjà quelques semaines. A l’approche de l’été, les propriétaires trouvent toutes les excuses du monde pour laisser leur chien à l’adoption alors que la période n’y est pas propice.
Les vacances sont là déjà depuis la mi-juin au refuge du Relais des animaux, à Valdelancourt. « On le ressent depuis au moins trois semaines », explique Jennifer Simon, responsable adjointe. En effet, les abandons d’animaux, essentiellement de chiens, se font de plus en plus nombreux. En ce moment, le personnel du centre en enregistre environ trois par semaine, toujours sur rendez-vous.
Les propriétaires d’animaux laissent ces derniers sans aucun scrupule et en multipliant les excuses. « On a vraiment de tout : une séparation, un enfant qui devient allergique, un chien qu’on ne supporte plus alors qu’il est avec eux depuis 10 ans… » A chaque fois, tout se fait mécaniquement et sans émotion. « Pas un regard, pas une larme », les gens franchissent cette étape comme n’importe quelle formalité administrative.
Alors, pour gérer ce moment au mieux, le personnel (uniquement féminin) du Relais, sensible à la douleur des animaux, a décidé d’être deux pour chaque abandon. Comme ils se font uniquement sur rendez-vous, elles peuvent prévoir. « L’une de nous s’occupe de la partie administrative avec les propriétaires et la seconde prend le chien à part » Elle le caresse, lui donne une friandise et prend soin de lui pour qu’il se rende moins compte de son abandon. »
Aucun frein à l’abandon
Les propriétaires ne semblent freinés par rien. Dans les refuges d’animaux on trouve plutôt, et traditionnellement, des chiens croisés. Ces dernières années, les abandons concernent de plus en plus des canins de race. Bergers, Beagle… « On a déjà eu des chiens valant dans les 1500 euros au départ ! », explique Jennifer Simon. Même le prix n’empêche pas les propriétaires de laisser leur animal au refuge, surtout que les abandons ne sont pas non plus gratuits. L’établissement demande une somme fixe pour chaque abandon, quelque soit l’animal.
En ce moment, les arrivées sont tellement nombreuses qu’il ne reste que trois boxes de libre au Relais. 45 chiens sont déjà sur place et le chiffre ne devrait pas descendre de sitôt. « La période n’est pas propice aux adoptions. Les gens partent en vacances donc, logiquement, ils ne prennent pas un nouvel animal avant. » Il y en aura un peu pendant l’été mais pas de façon notable. Elles devraient reprendre à l’automne. Jennifer Simon le sait : les chiens qui rentrent au refuge maintenant risquent d’y rester un petit moment.
Laura Spaeter
Vous pourriez être intéressé par cet article :
90 chats au refuge
Côté chats, le Relais des animaux n’est pas non plus en reste. Les gens font de plus en plus attention aux naissances et amènent les chatons au refuge, parfois avec, parfois sans la mère. « C’est mieux qu’elle soit avec pour qu’on puisse la stériliser et la mettre à l’adoption aussi. » En plus, le refuge ne peut prendre de chatons seuls que s’ils sont sevrés, âgés de minimum huit semaines.
« Avant, nous ne sommes pas équipés pour nous en occuper. Il faudrait leur donner le biberon toutes les deux à trois heures. C’est impossible ici. » En plus, Jennifer Simon a remarqué qu’il n’y avait plus trop de saison pour les naissances de chatons. Les femelles ne mettent plus forcément bas au printemps mais toute l’année. Pour l’instant, déjà 90 chats et chatons sont présent au refuge, même s’ils ne sont pas encore tous adoptables.
Adoptants plus responsables
Depuis quelques semaines, le Relais des animaux a changé son protocole d’adoption concernant les chiens. Le personnel s’est rendu compte des mensonges des adoptants. « Ils nous disaient par exemple qu’ils avaient un grand terrain alors que pas du tout », se souvient Jennifer Simon. Résultat : aujourd’hui, le refuge impose un délai entre le moment où une personne repère un chien et celui où il l’adopte définitivement, en général d’une quinzaine de jours.
Et surtout : c’est le personnel qui amène le chien dans son nouveau domicile et les papiers d’adoption son signé sur place si tout se passe bien. En agissant de cette façon, et en l’expliquant aux futurs adoptants avant, ces derniers prennent cette démarche beaucoup plus au sérieux. Ils sont plus responsables, n’inventent pas n’importe quoi sur leur mode de vie pour avoir un chien et, finalement, gardent le chien de façon définitive. « En deux mois de nouveau protocole, aucun animal n’a été ramené au refuge alors qu’on avait plus de retours avant », notent les responsables.