Entre murmures et échappées à La Laurentine
Depuis dimanche 3 juillet, La Laurentine vit une nouvelle aventure. Echappées belles et murmures partagés seront ainsi proposés par le centre d’art discret au cœur de Châteauvillain mais aussi d’Aubepierre-sur-Aube, apportant, durant tout l’été, une offre culturelle intéressante sur le territoire du parc national de forêts.
Présente depuis plusieurs étés au cœur de la Petite caractère qui représente l’une des portes d’entrée du dernier né des parcs nationaux, La Laurentine continue de créer l’évènement au sein des espaces d’exposition de l’Expédition du site Le Chameau (Châteauvillain). Cette année, ces lieux accueilleront “L’épopée infinie”, un rituel d’images et de sons ainsi que “L’esprit des forêts”, une exposition photographique. Pour “L’épopée infinie”, La Laurentine a mis en place un dispositif multimédia inédit jusqu’alors au sein de ce bâtiment.
« Il s’agit d’une proposition poétique et heureuse composée d’images, de sons et de sensations réunis pour célébrer la puissance de l’amour et de la joie comme figures de résistance à la sauvagerie, à la désinvolture des puissants, à la banalisation de la misère et à la grossièreté de l’actualité.
Ce rituel, riche de multiples contributions de nombreux photographes, peintres, plasticiens, chanteurs, musiciens, danseurs, vidéastes, poètes et étudiants du lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont, se déploie sur une mosaïque de scènes assemblées, composée de dix vidéoprojecteurs et sources sonores synchronisées, racontant, du point de vue de la joie, l’épopée de l’humanité de la préhistoire à nos jours. Le visiteur est invité à pénétrer cette “matrice” pour l’expérimenter. Sa présence révèle l’essence et le mystère de la création, comme autant de fontaines de jouvence disséminées dans un champ de mines », explique Pierre Bongiovanni, responsable artistique de La Laurentine.
A ceci viendra se joindre “L’esprit de la forêt”, une exposition photographique résultant de l’action de la photographe Sandrine Mulas réalisée dans le cadre d’un PAG (projet artistique globalisé) avec la collaboration de 200 élèves d’écoles élémentaires de la communauté de communes des Trois-Forêts ainsi que de collégiens de la Petite cité de caractère.
Musée à ciel ouvert
Et puis, un trait d’union s’effectuera cette année entre l’ancienne cité médiévale et la commune d’Aubepierre-sur-Aube, berceau de La Laurentine, où un musée à ciel ouvert attend le visiteur. “Les murmures de l’Aube” invitent ainsi à une déambulation libre dans le village tous les jours jusqu’au 11 septembre, voire peut-être plus. Cette manifestation centrée sur le village d’Aubepierre-sur-Aube sera composée d’expositions d’œuvres : photographies, peintures, sculptures dans les rues, lavoirs, granges, église, mairie. Mais aussi de concerts et de performances, de parcours de découvertes artistiques et botaniques, de veillées de lecture, musique, de chants, de rencontres avec les artistes, de conférences sur les thèmes “Art, nature et mieux-être” ainsi que de stages autour de la relation “Arts, nature et soins”.
De notre correspondante
Catherine Jeanson
Les œuvres, les artistes
Louis Bourjac (installation “L’œuvre au bleu et au vert”), Patrice Georges (sculpture ludique), Clément Gy (photographies, installation et dessins), Béatrice Chanfrault (peinture), Bernard Gouze (“Muséum d’histoire surnaturelle”), Gilbert Marcel (sculptures cinétiques), Francis Gury (peintures “Phénix”), Mylène Mordin (dessins et chants du dénoyade), Frédéric Debilly et Claire Gondor (photographies et écrits), Linh Jay (vidéo et photographies), Julien Richaudaud (photographies “Au fil de l’eau”) et Reza (grand photojournaliste nomade qui ouvre des portes vers des mondes et des âmes multiples) avec une série de photographies de très grande taille disposées dans le jardin de la Maison Laurentine.
« Nous avons choisi de célébrer la force de l’amitié, de la beauté, de l’amour
Pourquoi ce titre “L’épopée infinie” et ce dispositif multimédia ?
Pierre Bongiovanni, responsable artistique de La Laurentine : Nous avons voulu réaliser un récit épique, dédié à la force de la beauté et de l’amour, qui, de façon métaphorique, évoque l’histoire du monde depuis le Big Bang originel jusqu’à aujourd’hui. Ce dispositif permet de proposer au visiteur-voyageur une expérience sensorielle, visuelle et sonore originale composée de plusieurs films synchronisés et diffusés simultanément.
Comment avez-vous procédé pour réaliser ces films ?
P. B. : L’essentiel des images vidéo et photographiques proviennent de nos archives personnelles filmées dans le monde entier (par Reza, Rachel Deghati et moi-même) auxquelles nous avons ajouté les merveilleuses images de Françoise Spells et Catherine Flamérion, ainsi que de multiples autres contributions d’artistes amateurs et professionnels qu’il s’agisse des visuels ou des sons.
Pourquoi avoir choisi de travailler en duo avec Rachel Deghati ?
P. B. : En créant à deux, nous ne sommes pas deux fois plus pertinents mais 1 000 fois.
Nos sensibilités se complètent et nous avons une vision commune de ce qu’un “spectacle” comme celui-ci doit pouvoir proposer aux visiteurs-voyageurs.
Qu’espérez-vous de la réaction du public ?
P. B. : Pour nous, celle et celui qui rejoint “L’épopée infinie” est un ami, un frère, une sœur, un compagnon, mais jamais nous ne le considérerons comme un consommateur. Tout en restant extrêmement clairs sur les tourments qui traversent les vies de chacun, tout en étant parfaitement lucides sur les problèmes de notre monde contemporain, nous avons finalement choisi de célébrer la force de l’amitié, de la beauté, de l’amour. Notre but n’est pas de donner des leçons, ni de légiférer sur ce que les gens devraient penser sur tel et tel sujet. Notre souhait est d’incarner des valeurs de résistance et d’engagement et de partager la puissance de la joie.
Comment voyez-vous l’avenir?
P. B. : Nous sommes déjà en cours de préfiguration de la saison prochaine et cela passera par la création d’une compagnie de théâtre, d’écriture et de cinéma dont les protagonistes seront les auteurs et les acteurs de l’événement. Nous aurons l’occasion d’en reparler dès cet automne.
“L’épopée infinie” est une chose mais vous organisez également une exposition intitulée les “murmures de l’aube” à Aubepierre-sur-Aube?
P. B. : Oui, cette année, une vingtaine d’artistes investissent les lavoirs, l’église, la mairie, la Maison Laurentine. Toutes et tous viennent là eux aussi pour nous murmurer les secrets et les merveilles de la nature et du temps partagé ensemble.
Propos recueillis par Catherine Jeanson
L’agenda des manifestations
L’exposition à Châteauvillain est ouverte jusqu’au 4 septembre, tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches de 14 h à 19 h. En ce qui concerne, le dispositif multimédia de “L’épopée infinie”, il est à noter que les séances débutent à 14 h, à 15 h, à 16 h, à 17 h et à 18 h. Entrée libre.
Quant au musée à ciel ouvert situé à Aubepierre-sur-Aube, il est accessible en déambulation libre jusqu’au 11 septembre.
Vendredi 16 juillet de 20 h à 22 h, veillée conversation avec les artistes et les résidents des “Murmures de l’aube” à la Maison Laurentine à Aubepierre-sur-Aube. Entrée libre.
Samedi 23 juillet, de 18 h à 23 h, “Concert et plus…”, concert et soins simultanés de shiatsu suivis d’un repas à Aubepierre-sur-Aube. Inscription nécessaire.
Samedi 23 juillet, à 18 h, soirée “Musique pour la santé”, à la salle des fêtes d’Aubepierre-sur-Aube.
Dimanche 7 août, à 14 h, randonnée botanique. Inscription nécessaire.
Samedi 13 août à 5 h du matin, “Lever du soleil sur Saint-Hippolyte”, en l’église de Bay-sur-Aube : chants, musiques et récits avant l’apparition du premier rayon du soleil dans la nef de l’église. Entrée libre.
Samedi 10 septembre de 20 h à 22 h, “Veillée sur l’emprise”, lectures, réflexions et échanges avec une psychologue, une auteure et une illustratrice à Aubepierre-sur-Aube. Entrée libre.
Les 14, 15, 22, 23, 28 et 29 septembre, de 19 h 30 à 22 h, gastronomie créative avec une cheffe taïwanaise qui assemblera les poissons des rivières, les gibiers des forêts, les légumes et plantes récoltées dans le Sud haut-marnais.