Platoche – L’édito de Christophe Bonnefoy
La politique, c’est parfois du sport. Le sport, lui, est devenu très politique et aux enjeux énormes. Tellement, qu’il peut mener à tous les coups bas imaginables, aux tacles les plus assassins.
Ainsi, si l’on veut imager le propos, notre Platoche national était devenu après sa carrière sur le terrain, Monsieur Platini. En costume, pas en short. Le joueur de football avait laissé la place à l’homme d’influence, jusqu’à la tête de l’UEFA. Et il visait la tête de la Fifa. De sportif, il s’était transformé en homme politique, en quelque sorte. Malheur à lui. Alors que ses adversaires, sur la pelouse, n’ont jamais réussi à stopper le triple ballon d’or, ses ennemis dans l’“autre vie” sont, à l’inverse, arrivés à leurs fins : l’impliquer dans une supposée histoire d’escroquerie.
Seulement, au bout de six ans d’enquête et deux semaines de procès, tout de même, Platini est redevenu Platoche. De l’image de mauvais joueur qu’on a voulu lui coller – de tricheur carrément -, il a subitement revêtu celle d’intouchable qu’on ne peut faire chuter que par le vice, à défaut de pouvoir lui trouver une faille. Michel Platini a ainsi été acquitté dans le dossier d’escroquerie qui lui a pourri la vie pendant ces dernières années.
Mais au final, le sportif reste le sportif qu’il a toujours été. Blanchi par la justice, il n’a pas perdu son sens d’une certaine compétition. Il est déjà dans le match suivant : « Nous nous retrouverons », a-t-il lancé à l’adresse de ceux qui ont voulu le faire disparaître des instances du football. On attend le prochain coup franc (!) tiré par Platoche.