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Nouveau Relax : le prévenu relaxé

Comparaissant pour agression sexuelle imposée à des mineurs de moins de 15 ans au Nouveau Relax, un jeune homme de 18 ans a été relaxé ce lundi 4 juillet par le tribunal correctionnel de Haute-Marne.

Lors d’une répétition de théâtre au Nouveau Relax, théâtre de Chaumont, deux élèves, en CE1 et en CE2, signalent à leur maîtresse un homme qui leur fait très peur. Il s’agit d’un jeune homme de 18 ans, stagiaire depuis deux semaines dans l’établissement. La première explique que, dans les coulisses, alors qu’elle attendait son tour pour passer sur scène, il est venu la prendre par le cou, sans lui faire mal, lui faire un bisou sur la bouche et la taper sur les deux cuisses.

Il a aussi cassé la fermeture de sa robe de costume, dans le dos. La seconde explique qu’il s’est penché sur elle, qu’il l’a embrassée au niveau du visage et serré fort dans ses bras. Une autre camarade, témoin, confirme les bisous.

Le prévenu ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Il affirme que la première fille est venue lui demander de l’aider à remonter sa fermeture. Pour lui, elle était déjà abimée et il l’a cassée. Il l’a aussi prise par les épaules pour la faire pivoter. Il reconnaît avoir fait un bisou à la seconde fille mais sur le haut de la tête.

Il explique que les enfants courraient partout et s’agitaient. Il leur aurait dit de se calmer et d’écouter la maîtresse, tout en faisant ce baiser sur la tête. Les deux filles ont été vues par un médecin. Pour la première, rien à signaler. La seconde a eu une ITT (incapacité temporaire totale) de cinq jours pour choc émotionnel et troubles anxieux.

Le prévenu ne présente aucun trouble mental et n’a pas de casier judiciaire. D’origine afghane, il explique cependant, grâce à une traductrice, qu’il ne connaît pas la culture française et qu’il n’a pas forcément mesuré ce qui était interdit. Sur place, la maman d’une des filles, sans avocat, affirme que sa fille est très timide et que son comportement ne correspond pas du tout avec ce qui est décrit par le prévenu. Elle ne demande rien mais souhaite simplement « que ça ne se reproduise pas. »

Agression sexuelle à déterminer

L’avocate des parents de l’autre fille pointe du doigt des contradictions : personne n’a demandé au prévenu de s’approcher des enfants et ces derniers ne reconnaissent pas lui avoir demandé de l’aide… Elle explique aussi que les élèves sont particulièrement choquées et angoissées, qu’elles ont eu peur car elles avaient perçu que ce qui se passait était anormal. Pour elle, le caractère sexuel des interactions est sans ambiguïté. « Le prévenu occulte totalement cet épisode car il sait que c’est répréhensible. » Le Procureur, visiblement du même avis, juge le « dossier grave. » Il requiert 1 an d’emprisonnement dont huit mois avec sursis.

La défense du prévenu affirme qu’il est naturel, pour lui, de surveiller les enfants et que toute cette histoire n’est qu’un malentendu partant d’un bisou sur le haut de la tête, mal pris par une élève. Pour la robe, elle cite encore son client, expliquant qu’il était même aller chercher un fil pour la réparer et que, comme ça n’a pas fonctionné, la fille l’a porté comme un bracelet. Enfin, elle pointe la version des enfants qui n’est pas la même, notamment sur les bisous. Pour elle, les versions ne sont pas vraiment concordantes. Elle demande donc la relaxe pure et simple du prévenu.

Le tribunal a statué en ce sens. Le prévenu est donc relaxé. « Il y a eu certes des interactions entre lui et les filles mais les éléments ne permettent pas d’établir matériellement les faits de nature sexuelle, notamment le bisou sur la bouche. Les demandes pour dommages et intérêts sont déboutées. » Les parties civiles ont maintenant un mois pour faire appel, si elles le souhaitent.

L.S.

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