Amour, violence et mocheté
Tribunal. Ce lundi 27 juin, Franck A. a été jugé pour la seconde fois en deux mois pour harcèlement et menaces de morts à l’encontre de son ex-compagne. Il écope d’une peine de 12 mois d’emprisonnement, dont 10 avec sursis, et devra suivre un stage de prévention contre les violences conjugales.
Une rupture amoureuse peut faire dérailler, mais jusqu’à quel point est-ce tolérable et surtout légal ? Le jugement de ce lundi 27 juin a rappelé qu’il n’est pas admissible de menacer de mort son ex-conjointe, de la harceler, de se rendre sur son lieu de travail pour l’insulter et lui mettre une claque, ou encore de la faire suivre par des scooters.
L’homme à l’origine de ces violences, Franck A., a écopé de 12 mois de prison, dont 10 assortis d’un sursis. Cette peine s’accompagne d’une obligation de soins psychologiques comprenant une thérapie sur les dépendances à l’alcool et au cannabis, et surtout d’un stage de prévention contre les violences conjugales.
Ce stage, l’accusé aurait déjà dû le suivre. Pour cause, le 19 avril dernier, il a été jugé pour des motifs similaires, sur la même victime, Jeanne*. Le 16 juin, cette dernière est retournée porter plainte suite à un nouvel épisode de harcèlement accompagné de filatures en scooter. Pendant leur relation, elle avait déjà été victime de violence conjugales.
« Il faut violer ta fille »
En l’espace de quelques jours, l’accusé a envoyé 243 messages comprenant des menaces de mort. Entre des surnoms insultants, comme « chienne » et « pute », l’ancien concubin lui a également écrit : « mange tes morts à la petite cuillère ». Ou encore : « Je vais te crever, je ne te louperai pas. Je vais t’éclater la cervelle si je vais en prison. »
Parmi ces messages emplis de méchanceté, Franck A. s’est servi du handicap de la mère de la victime, alors que lui-même est atteint de nanisme. Il s’est également directement adressé à la mère son ex-copine : « il faut violer ta fille ». Et ce n’est pas le pire. L’avocate de Franck A. a elle-même reconnu en s’adressant au procureur : « vous nous avez épargné des SMS très durs ».
Le nouveau conjoint accusé de pédophilie
Comme il l’avait fait lors du jugement d’avril, Franck A. a reconnu ses torts. « J’ai réagi comme ça parce qu’elle me faisait espérer. J’ai envoyé tous ces messages sous l’emprise de l’alcool. Oui, c’est grave. Je le reconnais. » Il explique avoir perdu pied en voyant sur les réseaux sociaux passer une photo de sa fille avec son ex-conjointe accompagnée de son nouveau compagnon.
S’inquiétant d’éventuelles violences sexuelles exercées sur ses enfants par le nouveau conjoint de Jeanne, Franck A. s’en est pris directement à lui. Il s’est orienté vers son entreprise et a laissé un message. « Je vous appelle pour vous dire qu’il y a du vol de matériel chez vous. Il sort avec Jeanne. C’est un pédophile, il touche ma fille de deux ans. »
« Je m’excuse auprès de Jeanne et de son conjoint. Je vais les laisser vivre leur vie ». Des paroles similaires au procès d’avril qui n’avaient vraisemblablement pas eu beaucoup de répercussions comme en témoigne cette audience de juin.
Julia Guinamard
* Le prénom a été changé.