Douze mois de prison pour un fils violentant sa mère
Tribunal. Ce lundi 27 juin, Jannick N. est passé devant le tribunal pour des violences aggravées sur sa mère. Violences physiques, psychologiques et séquestration, cette dernière a eu une incapacité temporaire de travail de quatorze jours. Il écope de douze mois de prison, dont six avec sursis.
Violences conjugales et infantiles, les violences familiales prennent de nombreuses formes. Ce lundi 27 juin, l’affaire de Jannick N. en expose une autre : un fils maltraitant sa mère. L’homme de 43 ans a exercé des violences physiques et psychologiques sur sa mère, une retraitée d’une soixantaine d’année, qu’il a également séquestrée.
Tout commence au début de l’année, le 11 janvier. A cette date, Jannick N. sort de prison. Placé sous tutelle, il ne trouve pas de maison d’accueil. Sa mère d’une soixantaine d’années l’héberge donc et le fait vivre sur sa retraite. Elle-même est sous curatelle. « Ça s’est bien passé pendant un mois puis après ça n’allait plus. Les violences étaient presque quotidiennes, il me dénigrait », explique la retraitée dans son dépôt de plainte le 13 mai dernier.
Ses paroles sont appuyées par un certificat médical attestant la présence de griffures et d’ecchymoses, dont une de 8 cm par 8 cm, sur les jambes, les bras et le dos. Le document présente également une incapacité temporaire de travail (ITT) de quatorze jours. A noter qu’à partir de huit jours d’ITT, la peine peut s’élever jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. En dessous de huit jours, la peine est de 1 500 € d’amende. Un ITT de quatorze jours est donc très sérieux.
« En aucun cas j’ai violenté ou extorqué ma mère »
La victime a également été séquestrée. Pendant cette période d’isolement forcé, son fils, craintif quant à l’impact des ondes électromagnétiques, lui imposait des restrictions. La retraitée était limitée à une heure de télévision par jour et n’avait pas le droit à son téléphone. Par ailleurs, pour éloigner les ondes, elle devait faire une sorte de parade quelque peu atypique. « Il me demandait de fixer un point en tournant la tête avec comme menace de me frapper », a expliqué la mère de l’accusé dans son dépôt de plainte.
Son calvaire s’arrête en mai, à la suite d’un rendez-vous avec SOS femmes accueil et d’un dépôt de plainte. Un psychologue l’a vu et estime qu’elle dit la vérité sur les sévices qu’elle a subi. Un point de vue non partagé par Jannick N.. « En aucun cas j’ai violenté ma mère. » Il déclare que sa mère a chuté et qu’elle n’a pas voulu appeler les pompiers, puis qu’elle a rechuté. Il explique également que les ondes électromagnétiques la poussent à se pincer, se faisant ainsi des ecchymoses.
D’autres victimes
S’il est vrai que la mère a des vertiges et que cela a déjà causé des chutes, notamment au Centre hospitalier de Chaumont, pour le médecin l’ayant examiné, cela n’explique pas l’ensemble de ses blessures. La curatrice de la retraitée appuie cette version à la barre : « Depuis la sortie de prison de Jannick N., je trouve que son état se dégrade. Elle est plus confuse et ralentie. Elle est pétrie de stress quand son fils est là. Mais elle a quand même tendance à le protéger ».
Des violences similaires avaient déjà été subies par la mère avant la peine de prison terminée en janvier dernier. D’autre part, l’ancienne concubine de Jannick N. a demandé une protection et a entamé une procédure concernant la garde de leur enfant. Sa tutrice a également déposé une main courante à son encontre après avoir reçu des menaces suite à une proposition de logement ne lui convenant pas.
L’homme de 43 ans a été jugé coupable. Il écope de douze mois de prison, dont six avec sursis, et d’une interdiction de contact et de paraître au domicile de sa mère. En quittant la salle d’audience, il a fait savoir sa volonté de faire appel.
Julia Guinamard