Espaces publics ne riment pas avec produits chimiques

RIVES DERVOISES

La commune a fait appel au Fredon, organisme indépendant d’expertise végétale pour la santé et l’environnement au service des collectivités locales. Charlotte Rudeault, qui appartient à cet organisme, a passé deux journées auprès d’Alain Bouvard, agent technique, afin de constater l’ampleur de la tâche et le conseiller sur les mesures à prendre pour que la commune soit en conformité avec la loi Labbé qui entre en vigueur le 1^er juillet et qui prévoit d’interdire l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques dans les propriétés privées, les lieux fréquentés par le public et dans les lieux à usage collectif. Devant cette demande officielle et à satisfaire sans délai, les élus ont décidé de faire établir un diagnostic, sorte d’état des lieux de la gestion des espaces verts pour voir ce qu’il va falloir modifier et comment y parvenir. La municipalité est déjà labellisée “Territoire engagé pour la nature”, pour les plans d’action qu’elle porte en faveur de la biodiversité, « une démarche qui répond à des enjeux forts afin d’améliorer le cadre de vie des habitants, de préserver leur santé ainsi que celle des agents, mais aussi de prévenir les risques environnementaux tout en développant l’attractivité économique », comme l’écrit la conseillère du Fredon dans son rapport, qui a observé ce que l’on coupe, les bords de route, les cimetières, les jardins publics, aires de jeux…, comment on le coupe, le matériel utilisé, la gestion des équipes, leur organisation. Elle va réaliser une cartographie préconisant les bonnes attitudes à mettre en place sur l’ensemble des espaces. « On va connaître une période de transition, précise Christiane Welti en se défendant de vouloir aller trop vite, on peut imaginer que dans des endroits des cimetières où des allées sont en dur, on laisse pousser l’herbe pour pouvoir la tondre. » Trois types d’espaces sont distingués en fonction des usages qui en sont faits, leur emplacement et leur fréquentation, chaque catégorie étant gérée de façon différenciée avec comme principe : « Entretenir autant que nécessaire mais aussi peu que possible ». « A l’issue de l’expertise du Fredon, des préconisations seront apportées pour améliorer l’existant et s’orienter vers de nouveaux modes de gestion pour aller plus loin dans l’amélioration du cadre de vie au sein de la commune », conclut le rapport de l’experte, qui reconnaît que la commune est très végétalisée avec ses kilomètres de trottoirs enherbés en bord de rues et de routes. Voilà un changement qui va s’opérer, auquel il va falloir s’adapter, sans heurts, mais en gardant le cap fixé par la loi pour la préservation de la nature et le bien-être de la population.