Les belles planches de Clément Gy
Dans le cadre de ses études d’architecture, Clément Gy se découvre des dispositions pour le dessin. L’enfant de Marac, installé à Paris, s’est même lancé un défi : dessiner 30 arbres en 30 jours.
Ecole primaire à Leffonds, collège des Franchises, lycée Diderot… Clément Gy intègre l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville puis la Mackintosh Glasgow School of Art : « Je deviens architecte en 2016. Je m’initie au dessin dans le cadre de mes études, qui nous forment en tant que futurs concepteurs, aux règles classiques du dessin d’observation. Au début, cette discipline formelle et académique me convient peu, j’apprends à me détacher des règles pour m’approprier cette pratique, la développer de manière plus personnelle et en faire une véritable passion. »
L’architecte de l’agence parisienne Encore Heureux s’investit corps et âme sur une multitude de projets en France et à l’international, de Mayotte à Venise : « J’ai eu la chance de dessiner le projet de futur restaurant au 1er étage de la Tour Eiffel. Je réalise également quelques projets à titre personnel comme cet auditorium construit en bambou pour que s’y déploie une création de la compagnie professionnelle de cirque La Migration. »
In situ
Géométries, couleurs et textures… Clément considère la pratique du dessin comme un moyen de se confronter au réel : « Je pratique le dessin in situ. Le processus se compose de différentes phases : arpenter un endroit, observer ses usages, comprendre son histoire, analyser son fonctionnement, explorer ses spécificités, pour tenter de rendre compte de son caractère. Ce temps d’approche est nécessaire pour devenir conscient et sensible aux formes, aux couleurs, aux sons. Ma vision se nourrit d’inspirations variées issues de rencontres, d’influences ou d’explorations diverses. »
Le dessinateur haut-marnais conçoit son travail comme un cheminement, dont les étapes successives engendrent un regard nouveau sur ce qui ne doit pas cesser d’éveiller la curiosité : « C’est souvent là où plus personne ne s’arrête que j’éprouve un intérêt particulier et que naît le désir de le capter et de le partager. J’ai eu le plaisir de réaliser quelques expositions, publications et commandes (groupe Michelin, mairie du 20e arrondissement de Paris, galeries, expositions, publications). »
Un regard émerveillé
Août 2021, Clément se lance un défi : « dessiner 30 arbres en 30 jours ». Il s’en va arpenter les paysages haut-marnais, à la rencontre de ses arbres : « Souhaitant rendre à l’arbre la place que l’anthropocentrisme lui soustrait trop souvent, mes dessins se veulent être des témoignages qui portent sur le monde végétal un regard émerveillé. En analysant par le dessin leurs formes, volumes, tailles, morphologies, j’ai voulu souligner l’identité de chacun et rendre hommage à ces personnages singuliers. Tantôt choyés, oubliés ou maltraités, les arbres portent en eux un potentiel narratif qui raconte les liens étroits que l’homme peut lier avec le règne végétal. J’ai eu le plaisir d’exposer quelques dessins à la chapelle des Jésuites à Chaumont. »
Cet été, l’infatigable dessinateur mettra ses talents et son énergie au service d’une résidence artistique ”Missions de Territoire”, soutenue par la région Grand Est, La DRAC Grand Est et la Maison Laurentine d’Aubepierre-sur-Aube : « Ce projet me permettra de réaliser une série de grands formats consacrés à plusieurs villages de la vallée de l’Aube. Cette vallée représente pour moi un territoire fertile d’où peut émerger d’innombrables possibles tant certains villages offrent un potentiel énorme de représentations que j’aime appeler “l’extraordinaire esthétique du banal”. »
De notre correspondant Serge Borne
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