D’une semaine à l’autre : je suis votre nouveau dépité
Que retiendra la Haute-Marne de cette 25e semaine ? Amateur de sport, je me suis réjoui à l’annonce du passage de la flamme olympique chez nous (jhm quotidien du 25 juin p. 5). L’ultime phrase de l’article, par contre… Cela va nous coûter la bagatelle de 150 000 euros. Un rien plus cher qu’un briquet au Prisu. Cent cinquante mille euros, cela fait combien d’abonnements à la piscine, de kimonos, de ballons de foot ou de panneaux de basket ? Et vous ? Enthousiasmé ? Dépité ?
A priori, ce que nous retiendrons plutôt de cette semaine restera le choix électoral d’une majorité d’entre nous. Pour ce qui est de l’avenir, puisqu’il s’agit précisément de cela, votre plumitif laborieux astreint à chronique répondait cette semaine à l’invitation de cinq écoles du Bassigny ; il s’agissait de parler médias, journalisme, fake news, réseaux sociaux avec les citoyens de demain. Il se trouve qu’à chaque fois, j’ai croisé des enseignants totalement engagés dans leur sacerdoce. Des enseignants investis bien au-delà de leurs heures et de leurs programmes. Des enseignants protecteurs pour leurs élèves. Aimés d’eux aussi.
A mille lieues de la caricature du prof qui prépare la grève le regard rivé sur l’horizon des vacances, ils changent la vie.
Vous me direz, en Haute-Marne, on se retrouve à mille lieues de tout, loin de la Gare de l’Est, des médecins, des formations, des universités etc. Ceci explique cela.
Enfin loin… Il se trouve qu’à Chaumont, un oncologue très réputé venu d’un hôpital très réputé, a inauguré un truc très compliqué pour traiter le cancer. Il était entouré de gens très compétents venus… de loin. Bref, à Chaumont, en Haute-Marne, loin de tout, on dispose du top du top. La chose a coûté entre 3 et 4 millions d’euros. Pourtant, l’un de ceux-là m’a confié : « ce qui frappe, chez vous, ici, aujourd’hui, ce n’est pas le montant de la facture, c’est la qualité des gens qui y travaillent, c’est leur engagement. On n’a pas ça chez nous ». Peu me chaut qu’ils aient voté à droite, à gauche ou au milieu. Ils sont d’ici, parmi nous. Ils éduquent les enfants ou sauvent des vies. Ces enseignants et soignants anonymes sont-ils considérés à l’aune de leurs qualités ? Par la société ? Par l’État qui les rémunère ? Mesurons-nous l’ampleur du désarroi et de la fatigue qui insinue le doute en eux ? Cela me dépite.
Dom Piot