Gâchis d’eau potable près de Saint-Dizier
ENVIRONNEMENT. Une borne incendie a fui plusieurs semaines à Rives-Dervoises, en raison d’éléments cassés. Un gâchis d’eau qui a indigné certains riverains. Ce jeudi 23 juin, la mairie a procédé à la fermeture de la vanne, arguant que le débit était devenu trop important.
Près de la borne incendie de Longeville-sur-la-Laines, la végétation ne craint pas les incendies. Selon des habitants de cette localité, qui fait désormais partie de Rives-Dervoises et jouxte le lac du Der, « deux litres d’eau par minute » s’écoulaient de la bouche, vidéo à l’appui. Un gâchis certain, alors que l’on ne cesse de nous sensibiliser sur la préservation de cette resssource précieuse, à l’instar de Quentin Brière, président de l’Agglomération dont dépend Rives-Dervoises, lors des conseils communautaires du 24 mai et du 16 juin.
Scandalisés par cette perte,« l’équivalent de la consommation annuelle d’une famille », les habitants expliquent « avoir alerté les élus depuis deux mois », en vain. Contacté par nos soins, Michel Matrion, maire déléguée de Longeville, connaît le problème et renvoit vers Christiane Welti, à la tête de Rives-Dervoises. « Cela ne fait pas deux mois, c’est le 14 mai qu’une légère fuite a été remarquée sur la borne. L’entreprise spécialisée est passée le 15 mai. Il est impossible de fermer la borne, il faut la changer », indique la première magistrate, un brin agacée, ce lundi 20 juin. Pour autant, la décision de couper la vanne en amont n’est pas prise : « la fuite n’est pas importante », assure l’élue.
Autre problématique, la lutte contre les incendies n’est plus garantie si on ferme la vanne. « Dans ce cas, il faut appeler un technicien qui viendra l’ouvrir, les sapeurs-pompiers n’ont pas le droit de le faire. Ça prendra 30 minutes alors qu’un feu est déclaré », argumente Jean-Yves Marin, vice-président de l’Agglo en charge de l’Environnement. Une législation qui peut sembler illogique. « Les vannes s’ouvrent avec une clé spéciale et le mécanisme est fragile, c’est une procédure délicate », tempère l’élu.
Subvention et délai
Une borne à incendie représentant un coût, une demande de subvention est envisagée pour Longeville. « Pour en obtenir une, il faut deux bornes à changer. Nous avons trouvé celle de Louze et effectué la demande, validée par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et le Conseil départemental », précise Christiane Welti. Soit un délai de plusieurs semaines. Et pendant ce temps, l’eau coule, à des débits vraisemblablement différents selon que l’on soit riverain ou élu.
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Mais ce jeudi 23 juin, revirement de la situation. La maire annonce la fermeture de la borne à incendie, après avoir constaté qu’elle coulait beaucoup : « Des personnes ont dû toucher à cette bouche, ce qui est interdit, ils ont dû l’abîmer encore plus. Un technicien a trouvé une des causes à ce problème, il s’agit notamment des joints. Le Sdis a été prévenu, il ne pourra plus compter sur cette sécurité ».
Les bornes à incendie ne disposent pas de compteur. Donc, personne ne paye l’eau qui s’écoule accidentellement. Une raison qui explique sûrement que l’on ne s’affole pas lorsque l’on remarque une détérioration.
Marie-Hélène Degaugue
Diagnostic sécurité
La commune de Rives-Dervoises a donné son accord, le 13 avril, pour bénéficier au dispositif “diagnostic sécurité” lancé par le Conseil départemental. Il s’agit de faire l’inventaire des bornes à incendie, de voir s’il faut changer des choses ou pas, et vérifier la pression de l’eau. « Nous ne pouvons plus le faire à l’œil, c’est très technique. Nous sommes une commune nouvelle, il nous faut contrôler notre réseau d’eau », déclare Christiane Welti.
Par ailleurs, la municipalité réfléchit à mettre en place un contrat d’interventions régulières pour éviter les désordres.