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Cobevim : 50 ans et une santé de fer

Toute l’équipe de Cobevim a été mis à l’honneur et, en particulier, Pascal Humbert qui part à la retraite (à l’extrême droite).

Ovins. La seule coopérative agricole haut-marnaise a fêté ses 50 ans à l’occasion de son assemblée générale. Cobevim est d’une forme insolente. Même le nombre de nouveaux éleveurs augmente avec l’espoir de voir le nombre d’agneaux vendus partir à la hausse.

7,20 € du kilo. C’est le prix moyen des agneaux payé aux éleveurs en 2021 par Cobevim. Un record qui, selon son président Stéphane Roussey, « sanctuarise la remontée régulière des cours depuis maintenant 20 ans ». En passant de 6,45 € en 2020 à 7,20 € en 2021, ce bond significatif permet d’absorber la hausse des charges.

Stéphane Roussey détaille : « 2021 fut une bonne année, tant en prix de vente qu’en prix d’achats des intrants ou en météo qui a permis des récoltes exceptionnelles en quantité mais plus médiocre en qualité ». Il fait néanmoins état de son inquiétude pour le second semestre 2022 avec « l’envolée inattendue des coûts de production ». Le coût de l’alimentation animale a déjà bondi de 100 €/t même si les prix garantis avec un engagement de volume ont permis de tenir les coûts de production jusque fin avril 2022.

« Le contrôle de la filière »

Le président de Cobevim note l’envolée des prix dans tous les autres domaines (carburants, intrants, matériel) comme si « tout venait d’Ukraine ». Il y voit une spéculation qu’aucune mécanique existante ne peut freiner ni stopper. Aux événements géopolitiques s’ajoutent des sécheresses partout dans le monde. « Plus aucune visibilité dans les tarifs, dans les disponibilités, dans les stocks… ce qui fait perdre la raison sur le type de stratégie à adopter ». Sa méthode pour contrarier cet état de fait : « c’est bien en continuant à maîtriser notre filière que nous serons toujours présents demain et plus forts ».

En parallèle, le plan de résilience de 489 millions d’euros qui vient en aide aux éleveurs pour compenser une partie des surcoûts d’alimentation sur une durée de 4 mois peut paraître léger. La plupart des éleveurs ne toucheront « que » 1 000 €.

Aux remerciements adressés à l’Etat et aux instances de tutelle, Stéphane Roussey souligne « la prise de responsabilité dans le soutien à l’élevage de nos hommes et femmes et politiques locaux et particulièrement Nicolas Lacroix et sa pugnacité pour son engagement dans la construction du nouvel abattoir de Chaumont ».

Les bons chiffres de Cobevim

Autre chiffre de Cobevim en 2021 : la hausse d’un million d’euros du chiffre d’affaires en un an pour atteindre les 18,8 millions d’euros. 96 772 animaux ont été collectés (- 6 300) dont 75 774 agneaux (- 5 400). Selon David Thenail, le directeur de Cobevim, derrière ces deux derniers chiffres qui peuvent être décevants se cachent un retournement de situation positif avec une installation pour un départ en élevage ovin.

Le volume différent s’explique par la présence de moins de brebis chez les nouveaux installés avant de monter en puissance. Le renouvellement des générations est en bonne voie mais il faudrait encore davantage d’installation pour répondre à la demande des consommateurs français. Demande qui associée à l’offre fait le prix. « Le reste n’est qu’illusion, hérésie politique et fabulations » d’après Stéphane Roussey. Il pense à la loi Egalim 2. « Ce n’est pas par une législation que nous arriverons à améliorer les prix. Une de nos missions et de valoriser au mieux la production des éleveurs afin d’optimiser leur revenu ».

Une santé de fer

Ce revenu passe aussi par la production d’agneaux de qualité au bon moment. Ainsi, Cobevim accorde une plus-value de 0,2 €/kg à 0,3 €/kg pour les agneaux certifiés et les Labels Rouge ainsi que des primes de désaisonnement sur les agneaux laitons au quatrième trimestre.

Au bout du compte, Cobevim, pour ses 50 ans, obtient un résultat excédentaire de 75 600 € qui a permis d’augmenter encore le prix des agneaux aux éleveurs de 10 centimes du kilo. A noter que le chiffre d’affaires en approvisionnement est encore en hausse pour, lui seul, atteindre les 5,2 millions d’euros. Le seul volet « matériel » a pris 16 % en un an !

Avec des charges contenues en 2021, David Thenail estime que « la situation de Cobevim permet d’aborder l’avenir sereinement ». Ce n’est pas toujours le cas en agriculture !

Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

Coup de pression à la nouvelle Préfète au sujet des loups

« On parle de coût de production pour rémunérer les éleveurs. Ok, pas de soucis. Tout le monde est d’accord. Mais, on ne parle pas des contraintes absurdes comme le loup qui vient pourrir la vie des éleveurs, les déprimer et les dégoûter.

Là, il n’y a pas de problème de contraintes budgétaires et c’est plus de 25 millions d’euros de dépenses pour quelques centaines d’animaux présents au nom de la biodiversité ! N’est-ce pas une hérésie et un gaspillage ?

Grande question à laquelle nous n’attendons pas de réponse mais un soutien réel, rapide et réactif comme cela a pu être le cas avec le préfet Joseph Zimet. Nous souhaitons la bienvenue à la préfète Anne Cornet sur qui nous comptons fortement sur ces dossiers entre autres ». Dixit Stéphane Roussey.

  

Le fruit d’une transmission d’homme en homme

Cobevim fête cette année ses 50 ans et, pour David Thenail, son directeur, « la coopérative est le fruit d’une transmission ».

Comme l’a rappelé Paul Didier, son premier président fondateur en 1972, tout est parti du Bassigny avec la coopérative bétail et viande haut-marnais ; « la première entre agriculteurs en Haute-Marne. Il était alors question de bovins et porcs pour ensuite, avec la Chambre d’agriculture, se rapprocher du groupement de producteurs porcins et ovins du département. L’occasion de changer de nom et de devenir officiellement Cobevim, en 1972.

Avec le couple Viart à la tête de cette entité comme directeur de développement et pour l’aspect administratif, les porcs et bovins ont été réorientés et il n’est resté que les moutons. Un technicien de la Chambre particulièrement à l’aise avec les ovins en prend alors la tête après Jack Geoffroy : Gilles Masoyé.

Jean-Marie Viart ne peut aujourd’hui que constater : « notre bébé a bien grandi, s’est régionalisé, s’est spécialisé ». Et justement, lorsqu’elle a pris de l’importance, Cobevim a migré à Foulain. Il poursuit : « c’était de notre devoir d’aider à cette organisation commerciale et départementale. C’est une fierté. Je suis heureux de ce développement harmonieux et de la défense de la production ovine ».

Toujours pince-sans-rire, Jean-Claude Rigneau, président après Pierre Gueux, dit ne rien regretter : « ni les rebondissements, ni les contacts établis, ni le développement phénoménal ». Emmanuel Aubry, le président suivant, parle d’une équipe à l’écoute du terrain, des éleveurs, prête à tout pour satisfaire leurs besoins et leurs exigences.

Gilles Masoyé évoque « 50 ans de réussite. Cobevim est devenue incontournable en ovins. Elle est écoutée au niveau national grâce des Hommes compétentes, courageux et dynamiques ». Ces qualificatifs sont adressés, entre autres, au directeur actuel, David Thenail, qui, tout en émotion, les renvoie : « j’ai un grand respect, une admiration profonde pour mes prédécesseurs et présidents qui ont fait grandi la coopérative malgré les tempêtes ».   

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