Lac du Der : le souvenir des villages engloutis
L’association pour la conservation et le maintien du souvenir des communes de Nuisement-aux-Bois, Chantecoq et Champaubert-aux-Bois, présidée par Christian Collot organise un office religieux, samedi 25 juin, à 10 h 30, en l’église de Nuisement-aux-bois, ressuscitée à l’intérieur du Village-Musée-du-Der à Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement.
Les fidèles pourront admirer l’église de Nuisement-aux-Bois qui a été transférée sur le terrain de Sainte-Marie-du-Lac à la suite de la fusion des Grandes-Côtes et de Blaise-sous-Hauteville, le 1er janvier 1967 puis celle du nouveau village avec Nuisement-aux-Bois, le 1er janvier 1969.
Cet édifice religieux avait été érigé au XVIe siècle. En 1628, l’évêque de Châlons en visite patronale avait constaté que la toiture était endommagée par les vents et qu’elle nécessitait des réparations. Jusqu’en juin 1839, date à laquelle le conseil de fabrique a décidé, pour cause de grosses réparations qu’on supprimât la sacristie et la chapelle Saint Jean et que l’on convertisse la chapelle de la Sainte-Vierge en sacristie, l’église se composait en cinq partie distinctes et nettement séparées.
Les travaux de démontage et de reconstitution de l’église furent confiés à, une entreprise rémoise en mai 1970 et le coq majestueux surmonté d’une croix, signe de l’achèvement des travaux, fut dévoilé jeudi 3 décembre 1970, à 15 h 45.
Une préservation réussie
L’entreprise de préservation de ce modeste mais attachant monument du bocage champenois a parfaitement réussi. Une pensée ira bien entendu aux derniers sonneurs, à Marthe et à Georges Bazelot, les derniers habitants du village englouti, qui ont tenu, une dernière fois avant le démontage, à tirer sur la corde pour sonner, non pas le glas, mais celui de l’espoir, malgré quelques larmes qui coulaient sur leur visage marqués par les ans. De nombreux carreaux posés sur le sol proviennent de l’ancienne prison de Chalons, ce que n’a pas manqué, Roger Butard de préciser, à Mgr Gilbert Louis, évêque de Chalons Lors de sa visite : «Vous marchez sur les carreaux du diable dans la maison de Dieu !». Selon les témoins de l’époque, le religieux s’est mis à prier… peut-être pour les détenus de l’ancienne prison ou pour pardonner à Roger Butard du blasphème qu’il venait de dire… Roger Butard n’a pu fournir la réponse…
De notre correspondant Jean-Pierre Julien