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Hôpital : le Copil exige un moratoire

Les plus de 2 200 manifestants, le 11 juin dernier, ont conféré de la légitimité au Copil, qui exige maintenant la suspension des discussions en cours.

SANTE. Le comité de pilotage “Egalité santé”, réunissant élus, médecins libéraux et hospitaliers, ainsi que les représentants d’usagers, exige dorénavant un moratoire sur la réorganisation de la filière hospitalière, alors que les premières annonces sont attendues pour septembre.

La manifestation du 11 juin a incontestablement changé la donne. Forte de plus de 2 200 personnes, la mobilisation en défense de l’hôpital de Langres et pour l’égalité de l’accès aux soins en Sud-haut-marnais a marqué les esprits. La députée sortante Bérangère Abba (Horizons-Ensemble) en avait d’ailleurs rapidement pris acte, entre les deux tours des élections législatives, en revenant sur le plateau technique (pôle de chirurgie et de médecine) unique — et à Chaumont —, qui était l’option quasi-actée jusque-là. Du côté de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la préfecture, un silence radio, certes imposé par le devoir de réserve en période électorale, a prévalu depuis cette manifestation.

Le calendrier est connu. Les premiers contours et arbitrages du futur projet médical et hospitalier de territoire doivent, en principe, être révélés en septembre prochain. Mais, pour le Comité de pilotage (Copil) “Egalité santé”, réunissant élus, médecins libéraux et hospitaliers, syndicats et représentants d’usagers sous l’égide du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres, il n’est pas question de rester les bras croisés d’ici là. Un élan politique et populaire incontestable s’est mis en place le 11 juin, l’heure est donc à la contre-offensive.

Vers « un projet médical alternatif viable »

Dans cette optique, le Copil a publié un communiqué de presse annonçant son exigence d’un moratoire, donc d’une suspension, des manœuvres en cours : « Par respect pour les habitants du Sud-haut-marnais qui nous soutiennent et par respect de nos codes de déontologie, nous, comité de pilotage “Egalité santé” (…), refusons le nouveau maillage sanitaire qui nous est imposé par les autorités dont nous dépendons. Nous considérons qu’il menace directement notre espérance de vie déjà bien en-dessous des moyennes nationales. C’est pourquoi nous exigeons un moratoire sur les discussions en cours sur l’organisation des nouvelles filières de soin, dont la méthdologie et l’organisation laissent à désirer ».

En conséquence de quoi, et dans un premier temps, le Copil exige « l’arrêt pur et simple de toutes les mesures de fusion entre Langres et Chaumont tant que les comptes chaumontais ne seront pas assainis et tant qu’un projet médical cohérent ne sera pas clairement établi avec la participation et l’aval de tous les acteurs locaux, assurant l’égalité réelle des soins dans l’ensemble du centre et du sud 52 ». Le Copil réitère, au passage, deux de ses exigences déjà formulées : le retour à une direction propre de chaque hôpital et la fourniture d’une comptabilité analytique séparée, « seul moyen de comprendre d’où vient le déficit chronique, qui semble être majoritairement sur Chaumont ».

S’estimant désormais être « une force de contestation légitimée par le soutien des habitants et élus du Pays de Langres », le Copil se veut aussi « une force constructive capable d’analyser et de soigner un système de santé qui nécessite d’être amélioré », via « un projet médical alternatif viable à proposer ». Ce qui implique, avant tout, un moratoire sur les projets en cours.

N. C.

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