Jusqu’ici tout va bien… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Oh et puis après tout, en hiver, il fait froid, et en été, il fait chaud ! Alors pourquoi tout ce ramdam ? C’est un peu, chez certains, ce discours qui prévaut depuis quelques jours, alors que la canicule plonge le pays dans une espèce de torpeur.
Alors certes, en théorie, en décembre, on remet les écharpes et en juillet les débardeurs. Sauf que la neige est désormais de plus en plus rare en fin d’année. Sauf que ce samedi, on a battu à Biarritz, par exemple, un record de température, avec 41,7 degrés. Comme dans des dizaines d’autres villes. Sauf que, encore, depuis des décennies, on nous parle de réchauffement climatique et que cela ne semble pas inquiéter grand monde. Jusqu’ici, tout va bien, alors pourquoi s’affoler, finalement…
Bien sûr, on pourra toujours reprocher aux autorités leur promptitude à répondre à la chaleur étouffante par des mesures – des interdictions – qui le sont aussi, un peu, quelque part. Interrogez donc tous ceux qui pendant des mois ont préparé leur grande compétition sportive annuelle, qui devait se tenir ce week-end et devront au final attendre des jours meilleurs… On pourra se demander si on n’en fait pas trop, trop vite. Un peu comme pendant la pandémie, avec des restrictions qui ont fini par user les Français.
Reste qu’à trop en faire – façon de parler -, on évite sûrement des dizaines, des centaines, des milliers (?) de morts. C’était vrai pour le Covid. C’est sans doute vrai aussi pour la canicule.
Selon les chiffres de l’Inserm, celle de 2003 avait fait 19 490 victimes. Faute, c’est sûr, d’avoir anticipé. Faute d’avoir pris les choses au sérieux. Avant l’été, cette année-là, à l’arrivée des grosses chaleurs et pendant les mois de juillet et août, peut-être s’est-on aussi dit que jusque-là, tout allait bien…