Des abeilles, du miel et des maternelles

ROCHES-SUR-MARNE

Grâce au Conseil départemental qui a financé la sortie et à la coopérative scolaire qui a pris le transport en charge, les bambins de maternelle ont vécu une grande expérience, mardi 14 juin. Pour la première fois, excepté pour quelques-uns, ils ont pris le car afin de se rendre à Signéville, au rucher du Grand-Jardin, accompagnés par les maîtresses Myriam et Aurélie, les assistantes maternelles Marlène, Sandrine et Marie-Laure, et les bénévoles Francine et Catherine. Après une heure de trajet durant lequel ils ont chanté, les 39 écoliers ont été reçus dans la miellerie par Mauricette, Stéphane et Delphine Descharmes, les apiculteurs qui s’occupent à eux trois de presque 500 ruches.Une odeur de cire chaude se répandant dans l’entrepôt au plafond haut, les petits, partagés en deux groupes, ont écouté attentivement les explications indispensables prodiguées par Mauricette sur la vie, le travail et l’utilité des abeilles ainsi que sur le respect qu’il faut leur prodiguer. Les enfants ont ainsi découvert des mots tels que le corps de ruche réservé aux larves, les hausses où est stocké le miel fabriqué par les abeilles comme provisions pour la mauvaise saison et que l’apiculteur récolte. Ils ont appris que 40 000 abeilles vivent en essaim dans la ruche autour de la reine qui, sans jamais sortir, chaque jour et pendant toute sa vie (cinq ans), pond 2 000 œufs. Chaque abeille au cours de ses 45 jours de vie, remplit des rôles différents, tour à tour nettoyeuse, nourricière, bâtisseuse puis butineuse. Quant aux mâles, ils sont là uniquement pour féconder la reine et éliminés dès que leur fonction est terminée. Les abeilles aussi ont leur pou, le varroa, qui tombe à travers le plancher grillagé de la ruche.

Le printemps venu, les abeilles butinent le pollen de certaines fleurs, comme l’aubépine, l’acacia, la lavande ou le tilleul, puis le nectar se transforme en miel en passant d’une abeille à l’autre avant d’être déposé dans les alvéoles. Les abeilles agitent alors vigoureusement leurs ailes pour ventiler la ruche et diminuer l’humidité de 70 % à 17 %. Un opercule (encore un mot compliqué) de cire vient boucher chaque alvéole. Delphine a montré aux enfants les différentes étapes nécessaires pour récupérer le miel, avec les cadres qui sont installés dans des machines spéciales, la première qui désopercule, la seconde qui extrait le miel par rotation. Le miel s’écoule alors dans une goulotte (ils ont pu y tremper le doigt !) avant d’être dirigé vers une cuve-filtre puis dans des tonneaux alimentaires d’où il sera extirpé afin de remplir les pots mis en vente. Les estomacs criant famine, les pique-niques ont été tirés du sac avant que des jeux bien à l’ombre permettent le défoulement nécessaire après une heure d’attention intense. Un temps d’observation les a alors rassemblés autour d’une ruchette où bourdonnaient les insectes. La question a été unanime : « Mais où est la reine ? ».

Quand on dit abeille, on dit cire. Les petits écoliers ont ainsi confectionné leur propre bougie avec des moules qu’ils ont refermés à l’aide d’élastiques avant de les remplir d’une odorante cire chaude, aidés de Delphine et Mauricette. La visite terminée, surprise, les bougies se sont révélées être des chats, des éléphants, des hérissons ou des chiens qu’ils ont tenus (presque) précautionneusement pour les rapporter à la maison. Un quiz préparé par les maîtresses a désigné les deux groupes vainqueurs. Le retour au bercail s’est effectué dans un silence relatif, les plus petits cédant au sommeil, dans un rêve sans doute peuplé d’abeilles et de miel.