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Les Crassées se visitent aujourd’hui à Saint-Dizier

Quelques visiteurs comme ce Wasseyen sont venus s’informer sur les richesses du site historique.

ÉVÉNEMENT. Les Journées européennes de l’archéologie se déroulent ce week-end. A Saint-Dizier, elles permettent d’ouvrir le site de fouilles des Crassées au public. Mais la chaleur a réduit le nombre de visiteurs, intéressés par la vie de leurs ancêtres de la période antique au Moyen-Age.

Ce samedi 18 juin, la voiture affiche 45° C au site des Crassées, qui jouxte le rond-point du Chêne Saint-Amand. A l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, ce lieu de fouilles datant de l’Antiquité à l’époque médiévale, est ouvert au public. Enfin… aux personnes qui osent braver la chaleur et le soleil ardent pour se faire expliquer les dernières découvertes. Sur place, aucune ombre, hormis quelques stands.

Des murs de construction sont visibles.

Cela n’a pas refroidi cet habitant de Wassy, qui se rendait pour la première fois sur un site historique. « A chaque fois, je reporte. Cette fois-ci, je me suis décidé, je trouvais dommage de ne pas venir voir un tel chantier à côté de chez nous. Je souhaitais comprendre comment nos ancêtres vivaient à ces époques », explique-t-il.

Transmission des connaissances

Et en matière d’informations, le Wasseyen est servi, la jeune bénévole qui travaille sur les fouilles répond à toutes ses interrogations avec le sens du détail. « Nous avons pour but la transmission de nos connaissances. Quand les bénévoles trouvent quelque chose d’intéressant, nous leur expliquons l’intérêt et leur laissons tout faire de A à Z. Alors, ils se montrent très impliqués à leur tour », reconnaît Stéphanie Desbrosse-Degobertière, archéoanthropologue à l’Inrap et en charge de ces fouilles.

Le parasol est destiné à empêcher la présence d’ombre sur les photos.

Le Wasseyen, après avoir évoqué les squelettes retrouvés dans les fosses que l’on peut voir aujourd’hui encore, questionne sur les techniques de construction car, sur le terrain, on distingue de nombreux murs de pierres. A la bénévole de relater l’utilisation du mortier, puis le montage des murs sans liant. Un discours qui réjouit le visiteur : « Je ne pensais pas rester aussi longtemps et, surtout, que l’on me fournisse autant d’informations. Je croyais qu’on allait juste suivre un circuit sans vraiment d’indications ». 

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Fort de cette intéressante sortie, le visiteur n’omet pas de visiter d’autres sites historiques par la suite. Daniel, 86 ans, est un habitué des lieux. Armé de son appareil photo, ce Bragard est venu prendre des clichés de l’avancée des travaux. Il faut dire que son gendre a participé à la découverte des trésors de ce terrain, travaillant avec l’ancien promoteur qui souhaitait construire ici un hôtel.

« Je viens à chaque ouverture. J’ai connu les premiers coups de pelle. Là, je constate qu’ils remontent. C’est bien de retracer la vie de nos ancêtres, d’étudier comment ils se comportaient. On apprend des choses, notamment sur les cimetières. Ils vivaient en leur sein alors que nous en faisons un lieu de culte », s’enthousiasme le Bragard.

Les bénévoles comme Elisa font une tournée de glaces afin de combattre la chaleur. Des horaires décalés ont été instaurés, de 6 h à 13 h, avec deux pauses de 30 min. Pour eux aussi, il est difficile de s’atteler à des tâches très physiques.

L’intérêt des Crassées s’avère toujours d’actualité mais le soleil tape, et le nombre de visiteurs s’est fortement réduit par rapport aux précédentes éditions. « Nous tournons à 2 000 personnes sur les deux jours. Là, on a peu de monde, c’est déprimant car on s’est beaucoup investi pour recevoir le public », ne cache pas Stéphanie Desbrosse-Degobertière. Ce dimanche, il est encore possible de visiter le chantier de fouilles, avec chapeau et bouteille d’eau.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr 

Un site ouvert à l’année

Les Crassées disposent d’un patrimoine impressionnant avec une villa gallo-romaine, un espace funéraire médiéval, les traces d’une église et des murs de construction. Un ensemble qui mériterait d’être visité toute l’année, le nord de la France disposant moins de sites historiques que le Sud. « Ce serait bien », avoue Stéphanie Desbrosse-Degobertière, « mais il faut avant tout fouiller pour éviter les pillages et voir ce que l’on peut montrer et rendre accessible au public. Cette valorisation a été discutée plusieurs fois avec la mairie ».

De nombreuses sépultures ont été mises au jour.

Mais avant de creuser encore, le comité scientifique a demandé aux responsables du chantier de réaliser des publications scientifiques. « Nous avons déjà publié quelques textes mais rien de global. Avec le conservateur du musée de Saint-Dizier, nous allons nous y atteler mais recenser toutes les données devrait nous prendre trois ans ». Saint-Dizier pourrait se targuer d’un nouveau site immanquable dans cinq à dix ans.

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