La voie européenne – L’édito de Christophe Bonnefoy
Spectaculaire opération de rabibochage ou réel tournant dans la guerre qu’a déclarée la Russie à l’Ukraine ? Un peu des deux en fait. On ne sait ce que Volodymyr Zelensky attendait exactement de la visite d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi. Une importante intensification de l’aide militaire ? Il aura sans doute été déçu. La remise des clés de la grande maison européenne ? Là, il peut s’avérer satisfait. A défaut d’une solution miracle qui stopperait illico la pluie de bombes qui s’abat sur le pays, il se voit confirmer que la France – et l’Europe – sont toujours à pied d’oeuvre pour faire plier Vladimir Poutine. Pas seulement par des déclarations d’intention, mais par des actes.
La semaine prochaine, s’il y a unanimité – mais le contraire serait surprenant – l’UE devrait ainsi ouvrir la porte en grand à l’intégration ukrainienne en son sein, même si le processus sera particulier, urgence oblige. D’années habituelles de négociations, on pourrait passer à une période beaucoup plus courte. L’acte est fort. A forte connotation symbolique, mais pas que…
En tout cas, mise de côté, la petite phrase d’Emmanuel Macron sur l’obligation de ne pas humilier Vladimir Poutine. Ce qui en définitive n’était qu’une manière d’encourager l’usage de la diplomatie, tout un art, avait été mal pris par Volodymyr Zelensky.
La conférence de presse commune de ce jeudi soir n’a pas apporté d’annonces fracassantes, militairement parlant. Mais se dire les choses, les yeux dans les yeux, vaut toujours mieux que par médias ou représentants interposés. Particulièrement en temps de guerre. Histoire de ne jamais anéantir, par maladresse, l’espoir d’une paix prochaine.