Saint-Dizier (52) : Des tombes d’enfants découvertes aux Crassées
PATRIMOINE. Le site archéologique des Crassées ouvre ses portes au public samedi 18 et dimanche 19 juin. L’occasion d’observer les nombreuses tombes d’enfants découvertes lors de cette 11e campagne de fouilles.
Il y a quelque chose d’émouvant et de gênant à la fois. « En fouillant la pente, on s’attendait à avoir des tombes d’adultes et on est tombé sur une majorité de très jeunes enfants et de bébés », explique Margot Kayrel, responsable de secteur sur le chantier de fouilles, qui seconde Stéphanie Desbrosse-Degobertière et Raphaël Durost, archéologues de l’Inrap en charge du site. « En plus, ils sont dans un très bon état de conservation. »
« A l’époque, le cimetière n’est pas un lieu aussi silencieux qu’aujourd’hui. On y organise des foires, les artisans s’y installent pour travailler… ce sont des endroits très vivants ! »
Datées du Moyen-Age, ces tombes se situent dans la pente, là où se concentrent les fouilles cette année. « On relie les deux zones de fouilles, des bains situées en bas jusqu’à la nécropole du haut », détaille Raphaël Durost. « C’est une pente naturelle, qui constituait la rive de la Marne à l’époque glaciaire. » Mais au fil des siècles, le terrain a glissé, résultat : « Les tombes bloquent l’accès aux couches romaines, situées en dessous ». Depuis le 30 mai, 45 fouilleurs bénévoles s’attellent donc au recensement et à la préservation de toutes ces tombes, afin de permettre la suite des fouilles.
Les fouilles s’ouvrent au public
Ce week-end, dans le cadre des Journées européennes de l’Archéologie, le public pourra visiter ce chantier de fouilles qui réserve chaque année son lot de surprises. « On va leur présenter le chantier, les difficultés qu’on a d’être dans une pente (notamment avec la présence d’une source qui noie le bas du site, Ndlr), les techniques de fouilles et les informations que l’on peut tirer de tous ces squelettes sur tout ce qui a disparu autour », souligne Raphaël Durost.
La vie entre les tombes
Les visiteurs pourront également reconnaître un four, installé au beau milieu des tombes. « A l’époque, le cimetière n’est pas un lieu aussi silencieux qu’aujourd’hui », conclut Raphaël Durost. « On y organise des foires, les artisans s’y installent pour travailler… ce sont des endroits très vivants ! » Enfin, il sera possible d’admirer la découverte majeure de l’an dernier : le sarcophage caché le long du mur de l’église.
P.-J. P.
Au programme des Journées européennes de l’Archéologie
Samedi 18 et dimanche 19 juin, le site des Crassées ouvre ses portes au public, de 9 h à 17 h 30. En plus des découvertes archéologiques, les visiteurs pourront profiter d’un bac à fouilles, rencontrer les membres de l’association ArchéOlonna et découvrir les méthodes de l’orfèvrerie médiévale, grâce à un groupe de reconstitution historique.
Autun, Andilly, Saint-Dizier…
Mais les Journées européennes de l’Archéologie commenceront dès vendredi, avec une première conférence de Nicolas Tisserand (Inrap) sur “Les fouilles de la nécropole gallo-romaine d’Autun”, à 18 h 30, au Théâtre. Le lendemain, à la même heure et au même endroit, Claire Serrano (Département de la Haute-Marne) présentera “Une demeure pour les morts : réexamen des fouilles anciennes de la nécropole mérovingienne d’Andilly-en-Bassigny”. Enfin, Dimanche, Stéphanie Desbrosse-Degobertière et Raphaël Durost dresseront le “Bilan de la campagne de fouilles 2021 des Crassées”.