Bérangère Abba en difficulté dans la première circonscription

Législatives. Députée sortante, ex-membre du gouvernement Castex, Bérangère Abba finit deuxième de ce premier tour avec seulement 21,15 % des voix. C’est ce que l’on appelle un ballotage défavorable. Pour la première fois, un candidat Rassemblement national, Christophe Bentz, se qualifie dans la première circonscription.

La promenade de santé des candidats soutenus par Emmanuel Macron est bel et bien terminée. L’année 2017 est derrière même si cinq ans plus tard le Président de la République a été réélu.

Sur le terrain, ses députés sortants souffrent. On s’y attendait. Et c’est avéré. Bérangère Abba n’échappe pas à la règle. Sa position d’ex-membre du Gouvernement ne l’a pas aidée à survoler les débats. C’est même l’inverse qui s’est produit lors de ce premier tour de l’élection législative. Elle paye à la fois le bilan d’Emmanuel Macron qui n’a pas fait que des heureux mais aussi son éloignement de la Haute-Marne pendant près de deux ans lorsqu’elle était au gouvernement.

Ce dimanche, elle n’arrive qu’en deuxième position du scrutin avec 21,15 % des voix. C’est dix points de moins qu’en 2017. Fait symptomatique, Bérangère Abba recule à Langres alors qu’elle avait viré en tête il y a cinq ans.

Le RN pour la première fois en tête

Un autre fait est tout aussi marquant. C’est la première fois qu’un candidat Rassemblement national fait un si bon score dans la première circonscription. A telle enseigne que Christophe Bentz, pourtant pas Haut-Marnais, est en tête avec 27,31 % des voix. C’est bien simple. Il devance Bérangère Abba dans tous les cantons exceptés les trois cantons de Chaumont avec même 33 % dans le canton de Nogent, 33 % aussi du côté de Poissons ou encore 30 % dans le canton de Bourbonne-les-Bains. Non encarté RN mais soutenu par Marine Le Pen, Christophe Benz, élu à Saint-Germain-en-Lay, voulait capter l’électorat « de Marine » de la Présidentielle. Il n’a pas manqué sa cible. Bérangère Abba, en ballottage défavorable, compte sur un sursaut républicain pour l’emporter dimanche prochain.

La gauche réunie en tête à Langres

Les autres sept candidats de la circonscription ne pouvaient espérer une qualification : leurs scores sont trop faibles et la participation insuffisamment importante. Sophie Delong (LR), l’ancienne maire de Langres, croyait en un deuxième tour mais, malgré une bonne campagne de terrain et un ancrage incontestable, elle n’enregistre que 13,42 % des voix. Elle n’arrive qu’en quatrième position à Langres. Une quatrième position aussi dans la circonscription où la gauche réunie espérait elle aussi faire mieux. Michèle Leclerc (NUPES) pourra se satisfaire d’être arrivée en tête à Langres (23,17 %) et en deuxième position à Chaumont (21,58 %). Sur la circonscription, Michèle Leclerc rassemble sous son nom 5622 voix (16,20 %).

Théo Caviezel échoue aussi dans son entreprise de vouloir convaincre de par sa jeunesse et son créneau indépendant et sans étiquette. Il passe néanmoins la barre des 10 % (10,47 %) et engrange ses meilleurs scores dans le sud de la Haute-Marne, 14,9 % dans le canton de Villegusien par exemple. Que feront ses électeurs comme ceux des candidats battus dimanche prochain ? C’est l’enjeu de ce deuxième tour qui s’annonce incertain.

Céline Clément