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Saint-Dizier : Librairie Larcelet, 30 ans d’indépendance

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Pascale Charpentier et Maxime Guéry, dans la librairie Larcelet.

ANNIVERSAIRE. La librairie indépendante de Saint-Dizier, véritable institution, fête ses 30 ans. Retour sur son histoire avec son fondateur, aujourd’hui à la retraite, François Larcelet et Maxime Guéry, l’un des quatre associés qui a pris la relève en 2019. 

La librairie Larcelet, ou plutôt l’Attente L’Oubli, fête ses 30 ans cette année. Un anniversaire un peu tardif puisqu’en vérité, l’anniversaire aurait dû être fêté l’an dernier, mais avec la crise sanitaire, l’événement a dû être reporté. 

C’est le 11 janvier 1991, précisément que tout a commencé comme le raconte François Larcelet, le fondateur du lieu. « Ce jour-là, je vends l’entreprise familiale (une entreprise de peinture, située à la même adresse) en accord avec ma mère et je lui dis que je vais monter une librairie. » Le futur libraire y travaille depuis dix ans et la déco, ce n’est pas véritablement sa « tasse de thé ». « J’étais passionné par la lecture et les livres. Je me suis dit que ça ne serait pas facile mais que ça serait un métier extrêmement vivant ». Au départ, François Larcelet pense s’installer à Lyon où il a quelques amitiés, « mais le challenge était plus intéressant de le faire “chez moi” ». 

Il démarre donc son activité avec Liliane Renaud. « Elle était déjà dans le métier, ça nous a permis d’avoir les contacts des représentants et de rapidement monter un fonds. »

« Comprendre le monde et rêver »

A l’époque, la notion de librairie indépendante n’existe pas encore. « On commençait à en parler. Mais c’était plutôt des librairies intello. Moi, ça ne m’intéressait pas. Je voulais des livres mais des livres bien différents les uns des autres et accueillir des gens qui cherchaient à comprendre le monde et à rêver. »

Petit à petit, la librairie prend de l’ampleur. Elle participe à de gros événements comme le Salon du livre de Troyes, puis Montier. « L’idée, c’était de créer des librairies éphémères. On a commencé avec trois tables dans une petite pièce puis c’est devenu un pôle du festival ». Montier ouvre les portes du Salon de la photo de Paris à la librairie.

Depuis 1991, évidemment, la librairie a évolué. « Tout change constamment. Il y a des lectures qui ont émergé comme la littérature jeunesse, les bandes dessinées et les mangas. Des tas d’autres choses comme les livres pratiques. Bien sûr le fonds de littérature est toujours plus ou moins le même. Mais ce qui a toujours bien fonctionné, c’est le roman. » Et c’est toujours le cas, confirme Maxime Guéry. 

Passage de flambeau

Depuis 2019, Maxime Guéry, Pierre-Guy Larcelet, Pascale Charpentier et Caroline Hayot ont repris l’affaire à la suite du départ à la retraite de François Larcelet. Un moment important pour ce dernier qui avoue de ne pas avoir vu passer ces trente années : « c’est peut-être cela dont je suis le plus fier. Avoir réussi à construire quelque chose et l’avoir transmis, avoir donné le goût à des gens plus jeunes que moi de faire ce métier-là  ».

En trente ans, la librairie a dû faire face à l’adversité. La crise sanitaire bien sûr avec le fameux débat sur les commerces de première nécessité, mais bien avant, l’arrivée d’Amazon. « Mais pour nous », précise Maxime Guéry, « Amazon est plus un acteur du web qu’une entreprise de livres. Je n’ai jamais considéré qu’on devait lutter contre eux. » 

Edwy Plenel pour fêter les 30 ans

« Ici, c’est un lieu de vie », poursuit-il. « C’est cela qu’on essaye de travailler : le côté accueil, les animations, l’approche humaine. » C’est dans cette optique qu’a lieu, ce vendredi 10 juin, une rencontre à la librairie avec Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), Romaric Godin, journaliste économique à Médiapart et Luc Mary, historien. La thématique de la soirée : “Qu’avons-nous en commun ?”

Le « commun », un thème qui n’a pas été choisi par hasard et qui fait écho à la transmission de la librairie puisque les quatre associés l’on justement reprise en commun, à parts égales avec l’idée d’une gestion horizontale. « C’est une idée qu’on avait à cœur de mettre en avant », confie Maxime Guéry. « Parce que la seule façon de progresser dans la vie, c’est de partager les choses. Il n’y pas de monde vivable si on ne fait pas les choses en commun. »

Frédéric Thore

f.thore@jhm.fr

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