Nécrologie : Giselle Cartier, doyenne du village

BOLOGNE

Les Bolognais ont appris avec tristesse la disparition de leur doyenne, Giselle Cartier, qui était entrée dans sa 104e année. Elle était dans leurs cœurs depuis sept décennies et beaucoup d’entre eux l’ont connue en tant qu’institutrice (aujourd’hui professeur des écoles) car c’est ce qu’elle avait toujours voulu faire et qu’elle a fait.

Elle l’avait dit le 29 mars 2019, précisant « j’ai été une institutrice heureuse ». C’était lors de l’hommage qui lui avait été rendu par le maire Jean-Yves Roy avec plusieurs membres de son équipe municipale, pour le jour anniversaire de son centenaire. Elle était pétillante, pleine d’énergie – elle est restée active jusqu’à un âge très avancé – et d’humour, souriante, tellement émue lorsqu’elle a revu certains de ses anciens élèves.

Ses proches ont dit que par la suite, sa santé a commencé à se dégrader, surtout à partir de Noël dernier. Elle s’est éteinte jeudi 2 juin. Ses obsèques civiles ont lieu ce jour, mardi 7 juin. Elle reposera auprès de Jacques, qu’elle avait perdu en 1996, au cimetière de Bologne.

D’origine parisienne, née Royer, Giselle a vu le jour le 29 mars 1919, à Neufchâteau. Après sa scolarité primaire à Paris, elle a obtenu son brevet supérieur (qui n’existe plus aujourd’hui). A 20 ans, elle est entrée dans l’enseignement, dans l’Yonne, en effectuant le remplacement d’un instituteur qui était prisonnier de guerre.

Trois ans auparavant, elle avait connu Jacques Cartier, Haut-Marnais, instituteur. Elle l’a épousé le 21 mars 1940. Ils se sont installés dans le département. Giselle a instruit des élèves, à Mareilles jusqu’en 1945, puis à Blancheville jusqu’en 1952, année où la famille car quatre enfants étaient nés (Anne-Marie, Françoise, Alain et Mylène), est venue habiter à Bologne. Giselle y a accompli le restant de sa carrière, la terminant en tant que directrice de l’école élémentaire, à l’âge de 56 ans. Ensuite, elle a été nommée Déléguée départementale de l’Education nationale (DDEN), fonction officielle exercée jusqu’à l’âge de 90 ans. Elle était chevalier dans l’ordre des Palmes académiques.

Au-delà de l’exercice de sa profession, avec son mari, ils avaient créé, au début des années 1960, une association Loisirs et éducation qui prêtait des livres à la population et organisait des séances de ciné-club.

Mais, surtout, deux ans après sa retraite, elle a intégré l’Institut universitaire du temps libre (IUTL) au sein duquel elle s’est investie durant 32 ans et dont elle fut présidente.

Giselle, qui était grand-mère et arrière-grand-mère, était passionnée par la littérature, les grands auteurs, l’histoire. Jusqu’à la fin, elle s’est intéressée à la politique. C’était aussi une “petite main” car elle réalisait ses vêtements et ceux de ses enfants. Elle tricotait également.

Elle laissera le souvenir d’une femme au caractère très fort et très affirmé.

Nous présentons nos condoléances à sa famille.