La solidarité hors du placard
ASSOCIATIONS. Ouvert depuis 2010, le vestiaire associatif de l’avenue Alsace-Lorraine permet aux familles en difficulté d’acheter des vêtements à prix dérisoires. Une action menée par l’Association familiale protestante Bethesda pour épauler les plus vulnérables.
Pléthore d’associations œuvrent localement pour restaurer les plus démunis, au sens propre comme au figuré. On ne présente plus les trop connus Restos du cœur, Banques alimentaires et autres Secours populaire ou catholique. Dans la liste de ces bienfaiteurs associatifs, une se distingue en venant en aide aux populations fragilisées d’une tout autre façon.
L’Association familiale protestante Bethesda (AFPB) propose des vêtements, des jouets, du matériel de puériculture à prix cassés. Deux fois par mois, ses bénévoles investissent leur local avenue Alsace-Lorraine et se rendent disponibles pour les familles. En 2011, environ 70 personnes s’y sont rendues et plus de 260 ont bénéficié de cette bourse aux vêtements bimensuelle depuis son ouverture. Ils viennent y acheter des
bricoles, évidemment. Mais aussi du réconfort et de la chaleur humaine. « Pour preuve, justifie Marie-Françoise Bourgeot, présidente de l’association, des personnes viennent parfois acheter juste un tee-shirt mais restent plusieurs heures pour parler, boire un café et rencontrer d’autres personnes. »
Eviter le prosélytisme
Bien que connotée religieusement, ne serait-ce que par son intitulé, l’AFPB entend, dans ses actions, obéir aux principes laïques. Bien entendu, les bénévoles ne manquent pas de répondre aux questions des personnes aidées au cas où le sujet serait abordé par ceux-ci. « Mais en rien nous ne cherchons à promouvoir notre mouvement, assure Marie-Françoise Bourgeot. Au contraire : nos actions sont évidemment liées à notre foi dans la mesure où le principe d’entraide est fondamental pour les évangélistes. Mais on répond avant tout à une démarche pluraliste, d’ouverture sur l’extérieur sans arrière-pensée. » En atteste l’affiliation de l’association à l’Unaf (Union nationale des associations familiales), organisme laïque et décentralisé. Tout comme les Quartiers libres menés tout au long de l’année, au cœur du Grand-Lachat et du Vert-Bois.
Adressées à tous, sans distinction aucune, ces réunions visent à aider parents et enfants en proposant des sujets de société tels que l’estime de soi, le respect de l’autre, les difficultés de la parentalité, etc. Psychologues, travailleurs sociaux et intervenants en tous genres sont d’ailleurs régulièrement conviés. « C’est vrai que les thèmes abordés sont inhérents à notre foi. Mais ça reste des sujets universels, traités sans parti pris et où chacun a le droit de parole », insiste largement Marie-Françoise Bourgeot.
M. T.