Puéril – L’édito de Christophe Bonnefoy
“La colère excuse-t-elle la bêtise ?” Vous avez quatre heures pour plancher, même si la réponse est déjà un peu dans la question. Mais ça tombe bien, ce questionnement – hautement philosophique, évidemment – concerne les deux enseignants de 51 et 57 ans qui ont aspergé ce samedi de chantilly l’ex-ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer et n’ont pas manqué de l’insulter. On est en plein dans cette période de fin d’année scolaire où l’avenir se conjugue au présent, où les élèves ne sont pas encore totalement détendus mais ont déjà dans l’idée de laisser les cartables pour faire leurs valises. Où les professeurs attendent, eux aussi, de vivre quelques plaisirs estivaux. Et où la politique – hasard du calendrier et conjonction d’événements – voit un ministre – contesté – laisser la place à un autre – déjà critiqué -.
Ainsi, Jean-Michel Blanquer n’aura pas laissé que de bons souvenirs aux enseignants. Aux parents non plus. Ceci dit, on sait qui on perd, mais jamais qui on va retrouver, mais c’est un autre sujet. Toujours est-il que l’ex-ministre a décidé de continuer l’aventure et de se présenter aux législatives. C’est précisément en battant la campagne qu’il s’est fait “attaquer” par les deux trublions. Car il s’agit bien de cela. On peut tout reprocher à un homme politique. On peut l’accuser de tous les maux. Mais en lui opposant des arguments. Pas avec une tarte à la crème, comme en avait pris l’habitude un hurluberlu dans les années 80-90, juste pour le buzz, comme on dit maintenant. Pas non plus avec de la chantilly ou quelque autre substance comestible (ou pas). C’est juste ridicule et, surtout, ça ne sert aucunement quelque cause que ce soit. Presque une blague de potaches. Sauf que les deux “agresseurs” sont des profs. Pas des ados.