Le centre d’accueil des demandeurs d’asile a 20 ans
Association. Le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Chaumont fête ses 20 ans. A cette occasion, il organise une journée de fête le 18 juin prochain sur la place des Arts. L’occasion aussi de revenir sur l’accueil des réfugiés à Chaumont et en France.
Le 18 juin prochain, le centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) profite de la journée nationale des réfugiés pour fêter ses 20 ans. Tout se passera sur la place des Arts et au Signe (voir encadré). L’occasion, pour Radek Ficek, le directeur thématique asile à France Terre d’Asile, que justement, le CADA de Chaumont est l’évanescence de France Terre d’Asile qui a été créé en 1971 pour l’accueil des réfugiés ; principalement d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud.
Changement de paradigme
Radek Ficek raconte que l’époque a changé car « les réfugiés arrivaient alors avec une garantie de statut. La population restait à 100 % sur le territoire et l’intégration était immédiate ».
Désormais, avec la mise en place des CADA, les procédures sont plus cadrées et jouent beaucoup sur la reconnaissance du statut des demandeurs d’asile qui sont majoritairement des réfugiés. En France, un tiers obtient la protection. A Chaumont, 60 à 75 % atteignent le statut de réfugié. Radek Ficek explique ces chiffres par la performance des équipes du CADA, par le type de population qui arrive à Chaumont, par le marché immobilier qui n’est pas en tension et par « le soutien exceptionnel du bailleur social et de la municipalité ».
Avec le statut de réfugié, les hommes et les femmes se soient ouvrir des droits, obtiennent une carte de résident et ont le droit de travailler. Mais, comme le dit Radek Ficek, « il leur reste à construire leur projet de vie ». Pour cela, le CADA de Chaumont valorise l’autonomie et tient à un accompagnement personnalisé.
181 places à Chaumont
Ainsi, le centre d’accueil de Chaumont détenait 50 places en 2002 et, 20 ans après, elle en a 181. La dernière extension, en 2021, a permis d’ajouter 31 places. En France, il existe 45 000 places avec un coût d’accompagnement des CADA de 19,50 € par jour et par personne.
Ce coût est vraiment très bas mais Radek Ficek explique que la longue évolution des structures a permis de préserver les qualités d’accompagnement dans les domaines social, sanitaire, d’autonomie, d’intégration, de formation et d’emploi.
En plus de la professionnalisation de l’approche pour un maximum d’efficacité, le CADA de Chaumont a en plus la particularité de développer d’autres activités avec, par exemple, un programme d’intégration comme les parrainages républicains. Pendant 6 mois, un réfugié est accompagné dans sa vie par un citoyen chaumontais.
Frédéric Thévenin
Des mutations au fil des années
Les demandeurs d’asile ont changé au fil du temps. Radek Ficek raconte que 100 % d’entre eux étaient en famille autrefois. Aujourd’hui, ils sont, le plus souvent, des personnes isolées et des hommes. Ils sont majoritairement Afghans, de Guinée ou de la corne de l’Afrique (Soudan, Congo). En fait, comme le dit Radek Ficek, l’origine des demandeurs d’asile suit les tensions internationales.
Au niveau de la France, 80 à 95 nationalités différentes sont accueillies chaque année.
Un voyage interculturel
Pour ses 20 ans, le CADA de Chaumont promet « un voyage interculturel » ce samedi 18 juin, de 11 h 30 à 18 h.
Au Signe, un projet graphique sera restitué autour de l’accueil des primo arrivants. Quatre bénéficiaires du CADA ont travaillé, entre graphisme et écriture, avec l’association parisienne Kolone et « Fabrication maison ». Ensemble, ils feront un parallèle entre ville et campagne.
Eloïse Maillot, intervenante sociale, évoque également, pour cette journée, l’appel qui a été fait aux réfugiés qui ont eu accès au CADA de Chaumont. L’idée est de les inclure à la fête, de les mettre en valeur et d’évoquer l’intégration.
Et comme une fête est, par définition, festive, un apéritif sera proposé par les familles ukrainiennes et un marché du monde permettra de manger sur place. Des plats uniques et à tarif unique permettront de voyager dans le monde entier.
Toujours pour la fête, un spectacle de danses ukrainiennes sera proposé avec la MJC et « les Maroussia » avec des interludes musicaux. Des danses traditionnelles de réfugiés agrémenteront la journée avec, comme point d’orgue, un concert du groupe Bagad Café et l’intervention d’un DJ Nigérian.