Le futur c’est maintenant – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Ecole du futur est déjà là. Qu’on se le dise ! Emmanuel Macron la conjugue ainsi quasiment au présent en annonçant sa généralisation pour l’automne, fort de l’expérimentation engagée à Marseille, où il était en visite ce jeudi. Mais il dessine une sorte de grosse marmite dans laquelle chacun viendra apporter ses propres ingrédients. On entend déjà les uns dénoncer un système à plusieurs vitesses… et à l’inverse, les autres louer un principe plus égalitaire, qui collera bien mieux au terrain social, selon les régions, selon les quartiers. Mais personne ne connaît précisément les modalités. Pour l’instant.
L’idée directrice, et c’est celle qui fera peut-être le plus polémique : laisser plus de liberté aux enseignants pour construire le contenu de leur programme. Et, c’est lié, offrir la possibilité aux directeurs de constituer leur propre équipe pédagogique. On imagine que la page ne sera pas totalement vierge pour les professeurs. Qu’ils devront s’appuyer sur un socle commun qui ressemblera en de nombreux points à ce qui existe actuellement. Tout comme les responsables d’établissement devront à l’évidence ne pas se disperser en terme de recrutement. Ce qui est une indéniable évolution ne peut être une révolution. On ne bouleverse pas un système d’un coup de baguette magique. Reste à savoir, voyons plus loin, si les initiatives, forcément diverses et variées même si elles seront forcément encadrées, ne seront pas au final génératrices d’enseignements trop différents pour être cohérents. En d’autres termes, si on ne risque pas de perdre pas mal d’élèves en route. Améliorer, oui. C’est nécessaire. Rendre encore plus complexe, non.