Amis de Buxières : ça tourne
Association. L’ambitieux projet des Amis de Buxières suit son cours, avec le tournage de scènes retraçant la vie de Jouffroy d’Abbans – l’inventeur du bateau à vapeur – pour le film en préparation.
Michel Sarrey scrute son calendrier. « Il reste douze scènes à tourner. Quatre sont en préparation, on peut dire qu’on en a encore huit à caler », sourit-il. A 76 ans, l’emblématique président des Amis de Buxières ne compte pas les heures passées pour mener à son terme le projet de l’association. Il en est ainsi depuis 43 ans.
Toujours en quête d’idées, de solutions et animé par une volonté farouche d’impliquer un maximum de personnes, il cherche le positif même lorsque l’horizon s’assombrit. Car oui, cela arrive ! Le Covid a constitué une véritable tempête pour la bande des Amis, avides de bons moments partagés. « En 43 ans, nous n’avons pas fait une année blanche », lance-t-il fièrement. Comprenez qu’au moins un spectacle a été proposé chaque année. Et jusqu’à quatre pour les meilleurs crus ! Avec, entre autres souvenirs, les crèches vivantes à Buxières-les-Villiers.
Les Amis de Buxières ont su évoluer
Le Covid a mis un coup d’arrêt aux activités de l’association. « Je dirais que ça a été brusque, violent et inattendu », observe le pilier des Amis. « Cela a permis un bouleversement. Ce bouleversement se serait fait, de tout façon, sur plusieurs années. » Depuis sa création, l’association n’a cessé d’évoluer. « En 1980, nous étions une bande de rigolos qui s’amusaient et faisaient venir les gens des villages alentours à Buxières », se souvient Michel Sarrey. Trois ans plus tard, la petite troupe se lançait en quête d’un cascadeur professionnel pour gagner une nouvelle dimension. En 1989, le premier spectacle était monté à Vignory et les Amis devenaient itinérants.
En 2021, les contes et légendes joués en direct au Parc Sainte-Marie, à Chaumont, ont permis de tester une nouvelle formule : jouer en direct. « Cela a révélé des qualités de comédiens chez certains, qui sont de vrais acteurs », glisse Michel Sarrey. Fin 2021, à l’heure de réfléchir à l’avenir, les Amis se sont lancés un nouveau défi : retranscrire les aventures de Jouffroy d’Abbans dans un film. Le tout en tournant dans des lieux s’y prêtant et dans l’esprit XVIIIème siècle.
« Nous avions l’idée, le scénario, le scénariste, les costumes et accessoires et un carnet d’adresses ! » Le reste : les moyens pour tourner et monter le film sont venus ensuite.
Des retrouvailles en perspectives
A ce jour, le projet est bien avancé avec des scènes tournées à Maranville, Arc-en-Barrois, Cirey-sur-Blaise ou au Puits-des-Mèzes. « Nous avons 30 séquences à produire, c’est comme si on produisait 30 pièces », résume Michel Sarrey pour qui le calage des emplois du temps peut virer au casse-tête. Une cinquantaine d’acteurs sont impliqués dans l’aventure, « avec cinq ou six acteurs centraux » ainsi que de nombreux figurants. Parmi les lieux envisagés pour les tournages de l’été, figurent Andelot, Roches-Bettaincourt, Luzy ou encore Vaudrémont.
« Nous espérons boucler le tournage pour la fin de l’été. Il nous faudra ensuite réfléchir à la projection. Avec les associations ? Avec les communes ? Il y a pas mal de choses qui sont possibles. J’espère que l’on retrouvera cette ambiance « ciné-club » que j’ai connu quand j’étais jeune. »
En août, le tournage de la scène 27 pourrait être le prétexte à des retrouvailles. « Il s’agit de la présentation d’un pyroscaphe, c’est-à-dire un bateau de 25 m, faite par Jouffroy d’Abbans à une foule, en 1783. Il faudra donc beaucoup de figurants. On peut imaginer tourner au bord de l’eau, à Roches-Bettaincourt et ouvrir au public », conclut Michel Sarrey attaché à cet esprit si cher à tous les Amis.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr
Sur des sites d’exception
Les sites retenus pour le tournage du film des Amis de Buxières sont tous plus exceptionnels ou remarquables les uns que les autres. L’exemple de l’abbaye d’Auberive.
La famille Volot a mis à disposition plusieurs locaux de l’abbaye pour le tournage qui s’y est tenu le week-end dernier. Où pouvait-on trouver plus beaux décors pour l’accueil du Marquis de Jouffroy d’Abbans reçu par sa sœur, Abbesse de l’Abbaye de Beaume-les-Dames ? Chacun des éléments des scènes envisagées était rehaussé par un soleil radieux.
Quant à l’utilisation des cellules de prison dans lesquelles le héros devait passer deux années, elles permettaient de transposer les scènes dans la grande Histoire. Elles étaient supposées être situées à l’île Sainte-Marguerite, en méditerranée, sous Louis XV.
L’ambiance nous emportait dans une prison royale, il y a 250 ans. L’acteur principal savait que là était née la conviction de l’invention de la navigation à vapeur.