Vaccin : pourquoi les adolescents doivent-ils se faire vacciner ?
Président de l’Ordre des médecins de Haute-Marne, le docteur Gilles Dupont évoque la vaccination des adolescents ouverte dès l’âge de 12 depuis le 15 juin.
Le JHM : Quel est votre point de vue de médecin sur la vaccination des ados ?
Gilles Dupont : « A titre personnel, je pense que c’est une bonne idée : il faut le faire, d’abord et surtout pour eux ! Il ne s’agirait pas de dire que c’est parce qu’il y a pas mal d’adultes qui ne veulent pas se faire vacciner que l’on compenserait par la vaccination des adolescents pour atteindre une immunité collective d’au moins 80 %. Même si la part des jeunes malades de la Covid est moins importante que les adultes, il y en a. Et il y a même des adolescents qui sont décédés dans le monde. Il y en a très peu, mais il y en a… »
Peu d’effets secondaires
JHM : Quels sont les effets secondaires possibles pour les jeunes ?
G. D. : « On connaît les effets : ils ont rarement des douleurs au point d’injection, rarement des syndromes pseudo-grippaux, courbatures, arthralgies, quelquefois des maux de tête… Tout cela, c’est vraiment moins de 10 % des vaccinés et cela passe très très vite avec le vaccin Pfizer, qui est le seul utilisé pour les jeunes. »
JHM : Que pourriez-vous dire aux parents réticents à faire vacciner leurs enfants ?
G. D. : « Leurs craintes sont légitimes par rapport à la super-médiatisation de la Covid et en particulier de la vaccination. On sait qu’il y a onze vaccins obligatoires pour inscrire son enfant à l’école. Il y a des maladies, comme la rougeole, qui ont disparu grâce à la vaccination. La Covid est une maladie dangereuse : pour les décès et pour les Covid longs ou effets secondaires après une hospitalisation en réanimation. Le rapport bénéfices/risques est largement en faveur de la vaccination. »
Convaincre : le rôle de tous
Le JHM : Avez-vous eu l’occasion d’échanger avec des adultes anti-vaccin ? Comment les convaincre ?
G. D. : « Ce n’est pas très bien fondé et les motivations sont hétérogènes. Il y a les personnes anti-vaccin “par idéologie”, pour eux et leurs enfants. Là, ce sera difficile de les convaincre. Il y a aussi ceux qui sont anti-vaccin parce que ça s’est passé rapidement et ils ont un peu peur. C’est cette seconde catégorie qu’il faut convaincre. Avec cette hyper médiatisation, il est logique que certains aient le doute. À nous, professionnels de santé, médecins et généralistes, pharmaciens, infirmières, kiné… d’être porteurs du message vaccinal et à tous les Français, au sein de la cellule familiale, d’être suffisamment convaincants pour se faire vacciner.
Le passe vaccinal va être nécessaire pour passer les frontières. C’est un argument secondaire, mais ça compte aussi, surtout pour les jeunes. »
Propos recueillis
par Sylvie C. Staniszewski
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