Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Les devoirs des travailleurs

Exécution de travail dissimulé, abus de confiance, obstacle à l’exercice des fonctions de personnels de l’Inspection du travail… Le tribunal correctionnel a examiné trois dossiers impliquant chefs d’entreprise et particuliers aux comportements délictuels.

 

A la tête d’une société chaumontaise de gardiennage et de sécurité, Philippe Hennebeau et Nicole Bergeade n’auront pas tardé à dévoiler un inquiétant amateurisme teinté d’un argumentaire aux relents poujadistes. Répondant de faits – présumés – d’obstacle à l’exercice des fonctions de personnels de l’Inspection du travail et de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), les deux associés n’auront pas répondu aux multiples sollicitations d’agents garants du respect des principes de base régissant la gestion de toute entreprise. Le spectre de l’administration nuisant à la liberté d’entreprise transpirait des propos des prévenus. «Nous ne pensions pas que notre entreprise prendrait tant d’ampleur, nous étions constamment sur le terrain et nous n’avions pas de secrétaire, soulignait Nicole Bergeade. Nous n’avons pas attendu de toucher des aides, nous avons travaillé et nous faisions 350 ou 400 heures par mois.» Comme des milliers de chefs d’entreprise au comportement exemplaire…

Recommandés avec avis de réception et appels téléphoniques répétés n’y auront rien changé, les personnels de l’Urssaf et de l’Inspection du travail trouvant porte close à l’occasion de visites répétées. «Votre désinvolture m’interpelle, j’ai l’impression d’avoir devant moi des personnes totalement immatures», lançait le juge Thil à l’adresse des prévenus. Philippe Hennebeau pouvait se livrer à un odieux chantage. «Il y aura trente chômeurs si nous sommes condamnés», osait le jeune homme.

«Un comportement hallucinant»

«Nous avons embauché une secrétaire, tout est rentré dans l’ordre, nous avons reçu les agents de l’inspection du travail, mais nous n’avons aucune nouvelle, nous les relançons, mais on ne nous dit rien», s’étonnait Nicole Bergeade avant de reconnaître un «manque de maturité». «Ce comportement est hallucinant, j’ai l’impression de me retrouver sur une autre planète. Quand ils ont senti le vent du boulet, ils ont sollicité des contrôles après avoir tout fait pour y échapper», répliquait le procureur Prou-Gaillard, avant de requérir 2 000 euros d’amende à l’encontre de chacun des prévenus et la publicité de la condamnation.

«Mes clients sont moins entourés que madame Bettencourt, condamnez les si vous souhaitez la mort de cette entreprise, monsieur le procureur vient de la solliciter, plaidait Maître Alfonso. Ces associés ont été submergés de demandes suite à l’explosion du nombre de délits et leur entreprise s’est développée. Cette société a été contrôlée en 2008, d’autres contrôlés ont eu lieu depuis et le tribunal n’a été saisi d’aucune infraction majeure. Aucun cas de travail dissimulé n’a été détecté !» Révélateurs des multiples dérives observées dans le secteur de la sécurité et du gardiennage, les débats prenaient une désagréable tournure, Me Alfonso égratignant la presse toute heureuse, compte-rendu d’audience aidant, de nuire à la survie d’une entreprise. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné chaque prévenu à 2 000 euros d’amende. Philippe Hennebeau et Nicole Bergeade devront solidairement verser 150 euros de dommages et intérêts à l’Urssaf.

Sur le même sujet...

Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Abonné
Langres
Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Tribunal correctionnel

Un homme de 38 ans a comparu détenu mardi 23 avril devant le tribunal judiciaire de Chaumont, pour agression sexuelle sur sa compagne dont il était une nième fois séparé(...)

Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j'étais dans un tourbillon »
Abonné
Chaumont
Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j’étais dans un tourbillon »
Tribunal correctionnel

Un quadragénaire a comparu devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales, lundi 22 avril. Fini, le verbe, sa colère explosive s’était notamment traduite par des gifles à son épouse, le(...)

Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Abonné
Valcourt
Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Tribunal correctionnel

Une fille à laquelle des faits de violences aggravées sur sa mère sont reprochés. En récidive. À qui la justice a proposé un encadrement pour se libérer d’addictions délétères. À(...)