Eco-Hebdo : changer nos habitudes

De nouveaux comportements s’installent progressivement dans notre manière de vivre. Prenez le pont de l’Ascension : de nombreux consommateurs ont privilégié la proximité pour changer d’air. Une forme de compensation après les hausses du carburant. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. Les achats privilégient le durable et le moins coûteux. La réparation revient en force. On jette moins. La publicité elle-même accompagne le mouvement. Ce n’est pas une révolution copernicienne du système capitaliste, mais intuitivement on sent bien que les années à venir ne constitueront pas le simple prolongement de celles qui ont précédé.

L’idée de s’installer loin des grandes métropoles est déjà remise en cause dans certaines catégories de la population – les plus aisées – car le budget transport efface le moindre coût de l’immobilier. La perception de la voiture se modifie elle aussi et se complique d’autant plus que se côtoient maintenant la propulsion classique (essence ou diesel), la motorisation électrique et l’hybride. Qui peut dire aujourd’hui quel avantage économique de telle ou telle solution prendra le dessus ? Une fois que les aides à l’acquisition s’effaceront ou disparaîtront.

Plus fondamentalement, l’agence de design Fjord nous prévient : « Les entreprises vont « devoir repenser leurs stratégies de croissance ». Et aussi : « La vie au bureau doit apporter de nouvelles expériences aux employés et non plus être exclusivement tournée vers la productivité ». Certains parleront de bascule de nos comportements, voire de rupture. Autant de bouleversements prévisibles dans nos économies. De quoi nourrir les angoisses et la peur du lendemain. Mieux vaut y voir des chances de rebonds. Le potentiel économique de nos sociétés n’est pas par terre. Il saura s’adapter aux nouvelles idées, espérons le. On s’est bien sorti des blessures profondes de 39-45…

Patrice Chabanet