Saint-Dizier : la Mission locale, tremplin pour les jeunes

En 2020, malgré la crise sanitaire, la Mission locale a poursuivi ses actions d’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l’emploi et la vie citoyenne. Une crise qui pourrait même permettre de lancer de nouvelles actions, grâce à des ressources supplémentaires.

«Malgré tout ce qu’on pouvait craindre avec cette crise sanitaire, nous n’avons pas vécu une période de fermeture trop longue. Notre activité s’est essentiellement déroulée à distance, mais on a essayé de faire au mieux pour apporter un service au public. » Lundi après-midi, Catherine Masiuk n’était pas peu fière de son équipe. La directrice de la Mission locale bragarde, qui tenait son assemblée générale au centre socioculturel, a en effet salué l’investissement des seize salariés de la structure.

Et les résultats sont là : en 2020, la Mission locale a été en contact avec 2 134 jeunes, soit 24 % de plus qu’en 2019.

Et parmi ces jeunes contactés, deux tiers ont bénéficié d’un accompagnement de la Mission locale, dont 639 sous la forme de dispositifs spécifiques – Garantie Jeunes, Pacea (parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie), “Rebond pour l’insertion des jeunes : agissons ensemble !”, projet personnalisé à l’emploi, parrainage…

Et au fil des années, les profils évoluent peu  : 55  % n’ont qu’un niveau CAP-BEP, près de 65 % n’ont pas de moyen de transport et sont donc très peu mobiles. « On note que 17,6 % d’entre eux viennent du Vert-Bois », ajoute Catherine Masiuk. « D’où l’importance d’être présent dans le quartier et pas seulement avec une permanence comme on a pu le faire il y a quelques années. Depuis la mi-avril, on tient par exemple toutes nos sessions collectives de Garantie Jeunes au centre socioculturel. » En 2020, plus de 11 000 entretiens individuels ont ainsi été réalisés et 4 382 ateliers tenus, pour plus de 14 500 propositions faites aux jeunes, à 70 % pour des questions d’emploi ou de projet professionnel. Voilà pour les chiffres.

Aller chercher les jeunes là où ils sont

Mais la Mission locale doit aussi s’adapter à un public souvent perdu. « Tous nos dispositifs sont pensés avec une réelle volonté d’aider les jeunes, mais parfois on pèche un peu par excès », reconnaît Catherine Masiuk. « Il y a tellement de possibilités qu’il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver. » Alors il faut aller chercher les jeunes là où ils sont, comme dans le milieu sportif, ou plus étonnant, dans les fast-foods ! Reste ensuite à les convaincre. « Certains jeunes ont encore du mal à s’engager, alors que toutes nos actions sont des coups de boost vers l’emploi ! », conclut Catherine Masiuk. En 2020, en effet, 1 042 jeunes (74,1 % des accueillis) ont pu bénéficier d’un emploi, d’une formation, d’une alternance, d’une immersion en entreprise ou d’un retour vers la scolarité.

Renforcer les partenariats

Et la suite ? Si l’année 2021 est déjà bien entamée, les projets pourraient être de plus en plus nombreux. Dans le cadre du Plan de relance, la structure va recevoir une aide supplémentaire de 125 000 euros, lui permettant ainsi pour la première fois, de franchir la barre du million d’euros de ressources. Une enveloppe supplémentaire qui lui permettra notamment de doubler le nombre de jeunes bénéficiaires de la Garantie Jeunes. Et pour le nouveau président de la Mission locale, Mokhtar Kahlal, l’année 2021 doit être synonyme de renforcement des partenariats, notamment avec l’Agglomération, l’Education nationale, les associations d’insertion, Pôle emploi… et de diversification des lieux de rencontre, pour qu’aucun jeune qui pourrait avoir besoin de la Mission locale n’en soit privé.

P.-J. P.
pj.prieur@jhm.fr