Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Le quotidien des locataires à Saint-Dizier

URBANISME. Plusieurs locataires de l’immeuble Dampierre se sont réunis dans le hall pour échanger sur leur quotidien. Entre inquiétude, dépit et colère, ils dénoncent « l’abandon et l’inaction » de leur bailleur, l’OPH. Mais proposent des solutions pour y remédier.

Mercredi 25 mai, après plusieurs échanges au cours de ces dernières semaines, nous rencontrons un collectif d’habitants de l’immeuble Dampierre, mécontents de ce que devient leur lieu de résidence situé en centre-ville d’année en année. Hasard du calendrier, le jour même, les plus véhéments recevaient une invitation de la part de la référente pour participer à une réunion et évoquer les problèmes. « Je ne comprends pas pourquoi nous ne sommes que cinq à être conviés. Je ne suis pas sûre d’y aller », tance une locataire.

Dialogue rompu

Durant plus d’une heure, la douzaine d’habitants de la tour – qui souffle sa 51e bougie cette année – évoquent les problèmes qui rythment leur quotidien. Intrigués par le petit groupe, certains se joignent à la discussion : « Je ne savais pas que c’était l’heure de l’apéro », s’en amuse un jeune. Une locataire du premier étage explique que « tout va bien pour moi, je n’ai pas à me plaindre de quoi que ce soit ». Un cas isolé ?

« C’est surtout l’accumulation qui fait que nous sommes rassemblés aujourd’hui. On a le sentiment de ne plus être écoutés depuis trop longtemps, que l’OPH n’a aucune considération pour les demandes des locataires », déplore René*. « On appelle pour alerter que quelque chose ne va pas. On nous écoute, mais personne n’agit ensuite. Il faut relancer, relancer, relancer… Et à force, on finit par laisser tomber face à l’absence de réaction ».

Insalubrité

Dans ce collectif, on retrouve Victor*, présent à Dampierre depuis 47 ans déjà. « Je connais tout, de la cave au grenier. On est bien loin du résidentiel de l’époque. C’est devenu insalubre, comme ce local poubelles dans le hall alors qu’il suffirait de supprimer deux places de parking pour en faire un extérieur ». Une solution pour ne pas favoriser la venue des rats, comme c’est le cas.

Niveau propreté, une septuagénaire dénonce « des personnes qui squattent et urinent dans les caves sans aucun problème ». Toutefois, pas question de blâmer la femme de ménage « qui est seule et fait vraiment ce qu’elle peut ».

Incivilités

Les habitants sont également inquiets de la hausse des incivilités. Les traces d’enfoncement au niveau des deux portes d’entrée de l’immeuble sont là pour en témoigner. Problème souligné à l’unanimité, le squat durant la nuit. « Ça fume le calumet de la paix, souvent en jetant au sol des mégots qui ne sont même pas éteints. » Outre la peur de la confrontation et une odeur désagréable, « je redoute l’incendie », explique une locataire vivant au sommet de la tour. « Si cela arrive un jour, on fait comment ? L’échelle des pompiers n’est pas assez grande, on ne pourrait pas prendre l’ascenseur pour s’enfuir, ni se rendre sur la terrasse. »

Solution proposée, des caméras de surveillance. Si elles sont déjà présentes dans le hall, « elles ne fonctionnent pas », affirme de source sûre une petite dame. Cette dernière s’est fait voler dans sa boîte aux lettres, et les réponses qu’elle a reçues ne l’ont guère satisfaite : « On m’a d’abord dit que c’était une personne cagoulée en noire, puis que ça pouvait être le facteur… », ajoute-t-elle en levant les yeux au ciel.

Payer, payer, payer…

Une taxe mensuelle de 1,15 € pour l’entretien des robinets et chasses d’eau pose question. Un exemple : « Un délégataire a dû venir pour régler les problèmes de chasse d’eau d’une amie. Un dimanche. La facture s’élève à 100 €, mais le bailleur ne prend que 40 €. Devinez qui paye le reste ? »

Un ancien administrateur du CNIL souligne les charges de chauffage, « passées de 59 000 € en 2020 à 75 000 € en 2021, soit une hausse de 26 %. Dans le même temps, elle n’est que de 2 % à Alizé. Pourtant, en 2016, le député-maire (François Cornut-Gentille, ndlr) m’assurait que les consommations diminueraient grâce à la biomasse… »

Le tableau est dressé. Déterminée, une des locataires se dit prête « à ne plus payer mes charges. Il faut que ça bouge désormais ». Premiers éléments de réponse ce lundi lors de la réunion ?

*Prénoms d’emprunt

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Le regroupement des bailleurs

Autre hasard du calendrier, la rencontre s’est effectuée au lendemain de la séance du conseil d’agglomération. Parmi les décisions prises, les élus de Saint-Dizier Der et Blaise ont notamment acté l’élargissement du regroupement des bailleurs sociaux. L’OPH de Saint-Dizier, Plurial Novilia et l’OPH de la Meuse, regroupés sous la forme d’une Société anonyme de coopération (SAC) depuis 2020, sont rejoints par deux nouvelles entités : l’OPH Confluence Habitat et l’OPH Val du Loing Habitat, toutes les deux basées en Seine-et-Marne.

La décision semble assez complexe à comprendre : « Il va falloir appeler à Paris quand l’ascenseur sera en panne la prochaine fois alors ? », interroge une senior. « Comment des personnes de Nemours vont pouvoir écouter et trouver des solutions à nos problèmes quand nous en aurons besoin ? », ajoute une voisine.

Pas de panique toutefois ; le regroupement n’a pas vocation à tout centraliser en Seine-et-Marne.

Sur le même sujet...

Chaumont
Un 1er-Mai revendicatif et musical à Chaumont
Social

SOCIAL. L’union départementale CGT a une nouvelle fois choisi le square du Boulingrin, à Chaumont, pour organiser mercredi prochain la Journée internationale des travailleurs. Lors de cette manifestation qui débutera(...)

Nogent
Une page se tourne au CCAS
Social , Vie municipale

Après 18 années passées comme responsable du Centre communal d’action sociale, Elisabète Apolinario a réuni ses plus proches collaborateurs et amis, mardi 16 avril, pour leur dire au revoir. A(...)

Chaumont
Une kermesse pour des livres
Animations , Social

Animation. Samedi 20 avril, le Secours populaire, aidé par le Rotaract et Yschools, a organisé une kermesse avec chasse aux œufs, dans le parc Agathe-Roullot. La fréquentation a été continue(...)