Réunion des Gilets jaunes à Saint-Dizier
SOCIAL. Le prix des carburants a atteint un niveau élevé, les tarifs de l’énergie augmentent, le pouvoir d’achat baisse et, pourtant, les Gilets jaunes restent discrets. Face à ce constat, quelques-uns organisent une réunion, le 2 juin, pour décider s’ils relancent ou pas les actions.
Ils avaient pris d’assaut les ronds-points de Saint-Dizier quand le gasoil est passé à 1,50 € le litre. Ce carburant dépasse désormais les 2 €, les tarifs de l’énergie ne font que croître, le prix des courses augmente et plus de trace des Gilets jaunes, à Saint-Dizier. Le combat social avait pourtant été véhément dans la commune haut-marnaise ; certains membres du mouvement devant même comparaître devant la justice prochainement.
A la rencontre des citoyens
Deux militants tentent de donner quelques pistes d’explication face à ce silence. « C’est vrai que l’on n’est pas actif. Et puis, il y en a qui ont choisi de se mobiliser pour d’autres actions. La pandémie a aussi fait peur, les gens fuient le monde », reconnaît Bernard. « Il y a eu également une forte répression, on n’a plus le droit de manifester, il y a eu des gardes à vue, des amendes et des procès, et tout ce qui va avec », explique sa conjointe Véronique, qui ajoute : « C’est très difficile de remobiliser les gens. Ils sont aussi inquiets par rapport à la guerre en Ukraine ».
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Toutefois, le couple et d’autres Gilets jaunes envisagent de reprendre le mouvement. Jeudi 2 juin, à 18 h 15, ils ont prévu de se retrouver place Aristide-Briand pour discuter d’une éventuelle relance des actions. Il ne s’agit pas d’une manifestation mais plutôt d’une réunion amicale sur les marches du théâtre. « On a gardé des contacts entre tous, on continue à se voir. On va essayer de remobiliser les gens, d’alerter la population avec des tracts. Les gens subissent une grosse désinformation avec les chaînes d’information », annonce Véronique.
Nombreuses désillusions
La militante s’avère lucide sur les failles de son mouvement : « Parmi les Gilets jaunes, on a connu des problèmes d’ego, de la guéguerre dans les ronds-points, tout ce genre de choses qui ont desservi le mouvement ». Bernard évoque aussi des désillusions sur la politique : « Quand on parle avec les citoyens, ils disent qu’est-ce qu’on peut faire ? On s’est battus et rien n’a changé, ils n’y croient plus. »
Les conditions de vie, qui se détériorent au fil des mois, pourraient, peut-être, aboutir à une grogne dans la rue. « Ca devient difficile même quand on travaille à deux, je pense que ça va repartir en septembre ou en octobre », estime Véronique. Dans dix jours, ils pourront prendre la température.
Marie-Hélène Degaugue