L’Aujeurroise anti-cloches a saisi la justice
Via son conseil, Martine avait averti la commune le 22 janvier dernier : si jamais elle ne faisait pas taire les cloches de l’église d’Aujeurres, la justice serait saisie. C’est fait.
Des pétitions ont été lancées – en ligne et dans la vraie vie. La première a engrangé le gros des signatures des administrés (qui sont 73), la seconde en compte 1 194 dimanche 22 mai. Pour rappel, Martine, qui habite à toute proximité de l’église, avec sa chambre à coucher en proue, avait déjà esté en justice… et, en 2020, le tribunal administratif (TA) l’avait entendue, exigeant que la commune réduise l’amplitude horaire de la sonnerie de Marie-Angèle et de Louise-Denise. Et tant pis pour le conseil municipal qui, voulant donner un peu de vie au village avait voté l’électrification des deux demoiselles, dont le tintement était devenu effectif en mars 2016. Elles marquaient alors les heures, de 7 h à 22 h, et sonnaient l’angélus – à 7 h, à 12 h et à 19 h. Martine avait donc obtenu que Marie-Angèle et Louise-Denise palpitent sur le seul créneau 9 h – 20 h. Et la commune a dû lui verser 1 500 € pour ses frais de justice. Si à Aujeurres, le maire a tout récemment changé -Anita Bourrier a succédé à Frédéric Pottier – la commune et la plaignante campent sur leurs positions. Invocation du respect du principe de laïcité pour la première contre respect de la loi qui protège le patrimoine sensoriel des campagnes françaises dont le carillon des cloches fait partie. Rien ne semble pouvoir arrêter la trajectoire de l’affaire, en route pour le TA.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr