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Ce que le Québec doit au général de Gaulle

En France (ici à Charleville-Mézières en 1965) ou à l’étranger, chaque visite de Charles de Gaulle était l’occasion d’un bain de foule.

HISTOIRE. L’historien québecois Roger Barrette viendra dimanche 22 mai à Colombey évoquer les relations entre Charles de Gaulle et « la Belle Province ».

Secrétaire général de la Commission de la mémoire franco-québécoise, qui valorise depuis un quart de siècle les événements, les personnages communs à la France et au Québec, Roger Barrette est historien, spécialiste des relations entre Charles de Gaulle et « la Belle Province ». C’est à ce titre que l’auteur, en 2019, de « De Gaulle, les 75 déclarations qui ont marqué le Québec » interviendra au mémorial de Colombey-les-Deux-Eglises, dimanche 22 mai, répondant à l’invitation de l’Amicale gaulliste de la Haute-Marne que préside Paul Fournié.

« Très jeune, j’ai lu les mémoires de guerre du général de Gaulle qui m’ont fasciné », explique Roger Barrette, déjà venu à Colombey en 2017 pour étudier la bibliothèque de La Boisserie. Le chef d’Etat français, dont il admire « la prestance, sa participation à la guerre à la tête de la France libre », il l’a vu en 1967, chez lui. « J’ai retrouvé des photos de journaux où je suis à trois pas de De Gaulle qui, avant d’arriver à Montréal, est venu à Trois-Rivières, à Berthierville où j’habitais », se souvient celui qui a enseigné l’Histoire à l’Université de Québec. « Il nous a dit « La France vous doit quelque chose ». » Des mots qui résonnent encore en lui.

« Bousculer les choses »

Comme Roger Barrette et sa famille, ce sont plus d’un million de Québécois qui se sont déplacés durant les trois jours de la visite officielle de Charles de Gaulle au Québec, en juillet 1967. C’est dire la popularité de l’ancien chef de la France libre. Ce qu’avait bien compris le gouvernement québécois de l’époque. « Une conférence constitutionnelle devait avoir lieu, le gouvernement craignait une restriction de ses pouvoirs, alors il a demandé un coup de main à De Gaulle, qui était un homme capable de bousculer les choses », explique l’historien.

Les autorités québécoises ont été servies au-delà de leurs espérances. Car en prononçant son fameux « Vive le Québec libre ! », le 24 juillet 1967 à Montréal, « Ottawa (Ndlr : la capitale du Canada) qui représente le Canada anglais n’était pas heureux, vexé », rappelle Roger Barrette. Si, 55 ans plus tard, le Québec n’est toujours pas indépendant, Roger Barrette pense tout de même que cette phrase a « changé énormément de choses » : « D’abord, elle a attiré l’attention du monde entier sur le Québec. Ensuite, en 1977, le gouvernement a fait adopter la charte de la langue française, dans les entreprises, ou dans la justice, ce qui lui a permis de survivre et de se développer aujourd’hui. Cette charte, c’est à l’esclandre du général de Gaulle que nous la devons ».

L. F.

Conférence de Roger Barrette, dimanche 22 mai, mémorial de Colombey-les-Deux-Eglises, à 16 h. Entrée libre.

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