Reconversion
Que retiendra la Haute-Marne de cette 19e semaine ? Que l’on y voit un peu plus clair sur les candidats qui seront soumis à notre choix lors des législatives. On repère quelques nouvelles têtes, des noms inconnus. Ce sang neuf saura-t-il faire vaciller sur son socle d’airain la statue du Commandeur : François Cornut Gentille ? La secrétaire d’État Bérangère Abba doit-elle se faire du souci ? Il en sera ce que vous en déciderez.
Qu’il soit permis au plumitif laborieux astreint à chronique de noter ici que certains ne sont pas Haut-Marnais. N’y voyez ni une qualité ni un défaut, mais un fait qui interpelle : serions-nous incapables, en Haute-Marne de présenter un(e) candidat(e) valable par parti ? Les faits sont là, un tantinet désobligeants à notre endroit.
Tous ces candidats – sauf deux – envisagent donc une reconversion professionnelle. C’est couru, comme projet, depuis le confinement. J’assistai vendredi aux Rendez-vous de la Reconversion. J’y échangeais avec des spécialistes de l’emploi. Il y a du taf à prendre, ou à inventer en Haute-Marne. Parce que nous vieillissons au sein d’un territoire dynamique confronté à un quasi plein emploi dans sa moitié méridionale ? Plaisante hypothèse. Les chiffres la confortent : le taux de chômage par rapport à la population est réjouissant. A priori. Mais un des deux termes de l’équation est un faux ami : notre population active diminue chaque année de 1000 à 2000 âmes. Mécaniquement la proportion de chômeurs s’en trouve réduite. C’est bon pour les courbes. Un peu moins pour l’avenir. Il y aura ici de plus en plus de vieux, de plus en plus d’Ehpad, et de moins en moins de jeunes pour s’en occuper.
Le pire n’est jamais sûr. Imaginons que la Haute-Marne devienne enfin attractive. Certains s’emploient justement à sa reconversion.
Dominique Piot